J'espère vivre assez vieux pour apprendre la condamnation à la réclusion perpétuelle de BN et de quelques autres reconnus internationalement comme responsables de génocide, criminels de guerre, affameurs, assoiffeurs, assassins d'enfants nouveaux nés, d'enfants en bas âge, d'adolescents, de vieillards, de journalistes dans l'exercice de leur activité de rendre compte des faits, d'empoisonnement de la terre, de la destruction d'écoles, d'hôpitaux, d'universités, de lieux de cultes, de lieux de mémoire, de sites archéologiques, d'exploitations agricoles, d'oliveraies et d'arbres fruitiers.
J'espère
vivre suffisamment pour savoir que BN est décédé dans sa prison et que son
décès n'a fait l'objet d'aucune espèce de regret, de qui que ce soit, ni de
ceux dont il a provoqué les torrents de larmes ni de ses alliés qui trouveront
toujours de quoi se justifier d'avoir à dessein parlé de
"terroristes" en voulant ignorer l'origine de la crainte et de la
terreur.
J'espère
vivre assez pour avoir encore la force de prononcer les mots de consolation aux
blessés, aux mutilés, aux endeuillés, à ceux qui auront encore la mémoire des
morts pour pouvoir dire le nom de ceux dont la présence manquera à jamais.
Sur les
mémoriaux qui feront face à la mer, d'où sortiront peut-être les terminaux
d'exploitation de gaz, comme une superbe indifférence aux champs de souffrance
de Gaza, seront gravées en arabe les traces de ceux dont la pauvre vie aura été
bradée par les marchands de drones et de canons, peu enclins à savoir quelle
chair, occidentale ou orientale, aura été réduite en morceaux. La terre de Gaza
n'a sans doute pas besoin d'être fertilisée par les cendres des morts pour
laisser fleurir les citronniers et les oliviers qui n'ont nul besoin d'armes
autres que celles avec lesquelles on cultive la terre .
J'espère
vivre encore pour savoir que les colombes peuvent librement voler au-dessus des
terres de Palestine, que vivre en paix ne procède pas du bon vouloir de dieux
définitivement désavoués pour leur inacceptable lâcheté ou de patriarches
obscènes repus de leur suffisance et prêts à tous les sacrifices d'enfants pour
perpétuer leur jouissance du pouvoir. Vivre en paix n'est pas la notion
abstraite que des religions impuissantes véhiculent comme une illusion
empoisonnée mais la nécessaire condition pour donner à chacun ce qui lui
revient pour exister sur terre simplement. Vivre en paix reste encore la
manière d'être, non seulement dans le refus des agressions, mais dans la
volonté active de savoir que la vie ne s'exprime que dans la profusion des
différences, de leur acceptation joyeuse, et que ce n'est qu'à ce prix que la
terre où coulaient autrefois le lait et le miel pourra à nouveau porter celles
et ceux que le hasard seul à fait naître en ce lieu.
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