tag:blogger.com,1999:blog-80648919595244842982024-03-26T12:54:47.547+01:00ÉpissuresImpressions nocturnes dans le calme du tempsCeleoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.comBlogger74125tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-41833621059486584722024-03-26T12:54:00.000+01:002024-03-26T12:54:00.755+01:00Glauque - Pas le choix<p> Reprenant le fil de ce blog, il m'arrive la vidéo de ce groupe, Glauque, qui se produit prochainement à Nîmes. Etrange vidéo, étrange texte, mais qui me semble intéressant d'écouter. Le voici :</p><p><br /></p><p><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="380" src="https://www.youtube.com/embed/JhD4619bUTc" width="457" youtube-src-id="JhD4619bUTc"></iframe></div><br /><p></p>Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-67646716410336317212024-01-14T11:44:00.000+01:002024-01-14T11:44:29.202+01:00L'enfant grec<p> </p><h1 style="-webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: white; box-sizing: border-box; color: #222222; font-family: "Source Sans Pro", Helvetica, sans-serif; font-size: 1.9em; line-height: 1; margin: 0px 0px 0.1875rem; padding-bottom: 3.5rem;">L’Enfant<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGk_eUksaWPH1pAPfRu87cdfUZQf2NrP6BN0-3jmjbyUThPNe61U9Ya5LL9tM-bkwK-oYwoOn191waSNCSTW2_pGJac2rVETADAZe_lQ1p4WvSAtj4w28qjKXecEODSNs9djdYUkX34LOs5q2kv3SR_YjPMJGUXjFAUqWep1ZXaTvnvrzN9o6aAYHQGLI/s599/149.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="473" data-original-width="599" height="253" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGk_eUksaWPH1pAPfRu87cdfUZQf2NrP6BN0-3jmjbyUThPNe61U9Ya5LL9tM-bkwK-oYwoOn191waSNCSTW2_pGJac2rVETADAZe_lQ1p4WvSAtj4w28qjKXecEODSNs9djdYUkX34LOs5q2kv3SR_YjPMJGUXjFAUqWep1ZXaTvnvrzN9o6aAYHQGLI/s320/149.png" width="320" /></a></div><br /></h1><div class="panel-pane pane-entity-field pane-node-field-sous-titre extrait--sous--titre" style="background-color: white; box-sizing: border-box; color: #444444; font-family: "Source Sans Pro", Helvetica, sans-serif; font-size: 16px;"><h3 class="field-sous-titre" style="-webkit-font-smoothing: antialiased; border: none; box-sizing: border-box; color: black; font-size: 0.8em; line-height: 1.4em; margin: -52px 0px 3rem; padding: 0px;">Les Orientales, XVIII, deux cents ans plus tard, Gaza</h3></div><div class="u-table" style="background-color: white; box-sizing: border-box; color: #444444; display: table; font-family: "Source Sans Pro", Helvetica, sans-serif; font-size: 16px;"><div class="u-row ligne" style="box-sizing: border-box; display: table-row;"><div class="u-cell" style="box-sizing: border-box; display: table-cell; padding-bottom: 1.25rem; vertical-align: top;"><div style="box-sizing: border-box; width: 170px;"> </div></div><div class="u-cell u-pad-l--l" style="box-sizing: border-box; display: table-cell; padding-bottom: 1.25rem; padding-left: 0.5rem; vertical-align: top;"><p style="box-sizing: border-box; font-size: 0.9rem; line-height: 1.5; margin: 0px 0px 0.5em;"><em style="box-sizing: border-box; line-height: 12.96px;">« L’Enfant » est l’un des poèmes les plus célèbres des </em>Orientales <em style="box-sizing: border-box; line-height: 12.96px;">; il a peut-être même dépassé en notoriété le tableau de Delacroix peint sur le même sujet, pour devenir le symbole même de la guerre de libération grecque contre l’oppression turque.</em><br style="box-sizing: border-box;" /><br style="box-sizing: border-box;" /><br style="box-sizing: border-box;" /><sup style="box-sizing: border-box; line-height: 10.8px; text-transform: lowercase;">o horror ! horror ! horror !<br style="box-sizing: border-box;" />shakespeare. <em style="box-sizing: border-box; line-height: 10.8px;">macbeth.</em></sup><br style="box-sizing: border-box;" /> <br style="box-sizing: border-box;" />Les Turcs ont passé là. Tout est ruine et deuil.<br style="box-sizing: border-box;" />Chio, l’île des vins, n’est plus qu’un sombre écueil,<br style="box-sizing: border-box;" />Chio, qu’ombrageaient les charmilles,<br style="box-sizing: border-box;" />Chio, qui dans les flots reflétait ses grands bois,<br style="box-sizing: border-box;" />Ses coteaux, ses palais, et le soir quelquefois<br style="box-sizing: border-box;" />Un chœur dansant de jeunes filles.<br style="box-sizing: border-box;" /> <br style="box-sizing: border-box;" />Tout est désert. Mais non ; seul près des murs noircis,<br style="box-sizing: border-box;" />Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis,<br style="box-sizing: border-box;" />Courbait sa tête humiliée.<br style="box-sizing: border-box;" />Il avait pour asile, il avait pour appui<br style="box-sizing: border-box;" />Une blanche aubépine, une fleur, comme lui<br style="box-sizing: border-box;" />Dans le grand ravage oubliée.<br style="box-sizing: border-box;" /> <br style="box-sizing: border-box;" />Ah ! pauvre enfant, pieds nus sur les rocs anguleux !<br style="box-sizing: border-box;" />Hélas ! pour essuyer les pleurs de tes yeux bleus<br style="box-sizing: border-box;" />Comme le ciel et comme l’onde,<br style="box-sizing: border-box;" />Pour que dans leur azur, de larmes orageux,<br style="box-sizing: border-box;" />Passe le vif éclair de la joie et des jeux,<br style="box-sizing: border-box;" />Pour relever ta tête blonde,<br style="box-sizing: border-box;" /> <br style="box-sizing: border-box;" />Que veux-tu ? Bel enfant, que te faut-il donner<br style="box-sizing: border-box;" />Pour rattacher gaîment et gaîment ramener<br style="box-sizing: border-box;" />En boucles sur ta blanche épaule<br style="box-sizing: border-box;" />Ces cheveux, qui du fer n’ont pas subi l’affront,<br style="box-sizing: border-box;" />Et qui pleurent épars autour de ton beau front,<br style="box-sizing: border-box;" />Comme les feuilles sur le saule ?<br style="box-sizing: border-box;" /> <br style="box-sizing: border-box;" />Qui pourrait dissiper tes chagrins nébuleux ?<br style="box-sizing: border-box;" />Est-ce d’avoir ce lys, bleu comme tes yeux bleus,<br style="box-sizing: border-box;" />Qui d’Iran borde le puits sombre ?<br style="box-sizing: border-box;" />Ou le fruit du tuba, de cet arbre si grand,<br style="box-sizing: border-box;" />Qu’un cheval au galop met, toujours en courant,<br style="box-sizing: border-box;" />Cent ans à sortir de son ombre ?<br style="box-sizing: border-box;" /> <br style="box-sizing: border-box;" />Veux-tu, pour me sourire, un bel oiseau des bois,<br style="box-sizing: border-box;" />Qui chante avec un chant plus doux que le hautbois,<br style="box-sizing: border-box;" />Plus éclatant que les cymbales ?<br style="box-sizing: border-box;" />Que veux-tu ? fleur, beau fruit ou l’oiseau merveilleux ?<br style="box-sizing: border-box;" />– Ami, dit l’enfant grec, dit l’enfant aux yeux bleus,<br style="box-sizing: border-box;" />Je veux de la poudre et des balles.<br style="box-sizing: border-box;" /> <br style="box-sizing: border-box;" />8-10 juin 1828.<br style="box-sizing: border-box;" /> <br style="box-sizing: border-box;" /><span style="box-sizing: border-box; color: #333333; font-weight: 700; line-height: 12.96px;">Victor Hugo,<em style="box-sizing: border-box; line-height: 12.96px;"> Les Orientales, </em>1829.</span><br style="box-sizing: border-box;" /><a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k37473k/f113" style="border-bottom: 1px solid rgba(34, 85, 221, 0.1); box-sizing: border-box; color: #93033d; text-decoration-line: none; transition: all 0.17s ease 0s;" target="_blank">> Texte intégral : Paris, J. Hetzel et A. Quantin, 1880-1926.</a></p></div></div></div>Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-8422571761674088652021-03-26T01:51:00.000+01:002021-03-26T01:51:32.499+01:00La langue maternelle<p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia;"><span> </span>« Je ressens la même mélancolie chaque fois que je reviens
en France. L’impression est là que les chauffeurs de taxi de l’aéroport d’Orly
m’adressent un mot en français comme s’ils voulaient me rendre difficile
d’accepter que je suis revenu une fois de plus en arrière. Je suis surpris
d’entendre le même moi-même parler français. J’ai des difficultés d’ailleurs au
début à retrouver la bonne allure, à prononcer clairement les mots, comme si
j’avais oublié la musique de la langue, et à cause de cela, je renvoie toujours
à plus tard la première conversation téléphonique que je dois passer. Quand
finalement je m’y résous j’ai l’impression que quelqu’un d’autre parle par ma
propre voix : je me sens comme un acteur qui se regarde lui-même dans la
version doublée de son film. En fait je m’habitue peu à peu, mais cela, après
tant d’années et le temps nécessaire pour m’adapter, signifie que je ne suis
jamais très bien acclimaté. (…)<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia;"><span> </span>J’ai constaté également que j’avais parlé de manière assez
insistante de ma langue maternelle. En cherchant mes mots, souvent, le premier
qui me venait à l’esprit était français. J’avais du mal à utiliser les génitifs
pluriels. Mon grec s’était appauvri, grippé. Je savais que la langue, difficile
à employer, était devenue comme si je disposais en fonction de mon humeur d’une
machine sans les indications d’usage. J’ai finalement réalisé que la langue
avait beaucoup changé depuis que je l’avais quittée, qu’elle avait éliminé un
tas de mots et créé d’innombrables nouveautés, principalement après la fin de
la dictature. À dire vrai, urgemment, d’une certaine manière, j’ai dû
réapprendre ma langue maternelle : il a fallu des efforts, il a fallu des
années, mais je pense finalement y être arrivé.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia;"><span> </span>J’ai continué malgré tout à écrire en français. Je l’ai fait
par habitude, et avec entrain. J’éprouvais le besoin de le parler parce que je
vivais en France. Il m’était difficile de raconter en grec la vie dans
l’immeuble municipal où j’ai passé douze années, le métro ou le bistro du coin.
Toutes ces choses françaises résonnent en moi. De même il m’était difficile de
décrire en français un repas dans une taverne grecque : les gens attablés qui
auraient pu me faire croire qu’’ils parlaient français auraient ressemblé à des fonctionnaires de la CEE !
J’ai donc utilisé le grec pour parler de la Grèce, où je voyageais seul le plus
souvent.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia;"><span> </span>(…) Je ne sais pas si une telle parenté m’amène à maîtriser
les deux langues, mais il me semble que j’en ai trouvé une et, avec tous les
mots qui me conviennent, se trouve un lieu qui me ressemble, une petite patrie
qui n’est qu’à moi. »<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: georgia;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia;">Vassílis Alexákis, extrait de Paris-Athènes (1989)<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: georgia;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia;"><span> </span>Mon ami Níkos m’ a envoyé ce texte dans sa version grecque
il y a quelque temps. Nous avions parlé de Vassílis Alexákis, qui venait de
mourir. C’est une grande peine. Je crois que la première fois que j’ai entendu
sa voix, il y a longtemps, à France Culture, je l’ai reconnue immédiatement.
Oui, je connaissais cette voix qui s’était gravée dans ma mémoire et qui me
parlait des choses que je connaissais, du voyage, de ces départs et de ces
retours. Jacques Lacarrière parlait des mêmes choses, mais il avait toujours la
distance intellectuelle qui lui permettait de ne pas se laisser emporter
personnellement par le sujet dont il parlait. Il savait peut-être qu’on ne
négocie pas avec la Grèce sans se faire soi-même commerçant. Or la voix de
Vassílis Alexákis me rappelait, à moi, que le commerce avec la Grèce était une
affaire en cours, et qu’elle n’avait pas de fin.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal"><o:p><span style="font-family: georgia;"> </span></o:p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: georgia;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhy03l9ItdlKvE9NG9UE540gkUUkHiZzConiA374UxtAtfWhtxNzqTz_vqOSLYq53MroalMrBkR43yjnQqqsmPljP6YZNKTWojfzH1BOHsQaidGVT5U8vhxU9vkV4JfreEE39MrbuY8EHY/s750/vassilis-alexakis-le-29-octobre-2012-a-paris__164116_.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="499" data-original-width="750" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhy03l9ItdlKvE9NG9UE540gkUUkHiZzConiA374UxtAtfWhtxNzqTz_vqOSLYq53MroalMrBkR43yjnQqqsmPljP6YZNKTWojfzH1BOHsQaidGVT5U8vhxU9vkV4JfreEE39MrbuY8EHY/w400-h266/vassilis-alexakis-le-29-octobre-2012-a-paris__164116_.jpg" width="400" /></a></span></div><span style="font-family: georgia;"><br /><br /></span><p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia;"> <span> </span>Mais </span><span style="font-family: georgia;">Vassílis Alexákis</span><span style="font-family: georgia;"> est décédé le 11 janvier dernier. Je ne nourrirai plus l'idée de le
rencontrer, par hasard, la pipe à la bouche, me promenant à Tinos, où j'ai
sympathisé avec quelques personnes à défaut d'avoir eu le temps d'apprécier la
grande diversité de l'île, de ses marbres, de ses schistes et ses granites, de
ses terrasses maintenant désertes qui témoignent d'une agriculture de montagne
plongée dans la mer, sous les assauts du Meltèmi. Tinos mérite sans doute de
s'y arrêter un peu plus longuement que pour s'étonner de ses pèlerins montant à
genoux, maintenant sur un tapis rouge, jusqu'au sanctuaire de la Vierge, Aghia
Despina.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia;"><span> </span>Regardant la presse, toujours plus pressée de bavardages
insipides, je ne lis au sujet de Vassílis Alexákis, que quelques nécrologies
peu dignes d'intérêt : un écrivain grec, ayant vécu à Paris, arrivé dans la
capitale française pendant la période des colonels... On lira plus
avantageusement la nécrologie du journal <i>Le Monde</i>, même s'il a fallu plus de
quatre jours à ce même journal pour écrire ce papier. J'imagine qu'Alain Salles
devait avoir quelques autres occupations plus urgentes. La nécrologie est parue
le jour du Monde des livres, mais pas dans l'encart. Ça les aurait obligés à
faire le tour de son œuvre qui vaut mieux que la condescendance habituelle des
milieux littéraires parisiens. Eût-il été américain, on aurait dit avec quel
humour, avec quelle distance il se mettait lui-même en mots, dans les
interrogations infinies du voyage, des relations toujours insatisfaisantes avec
les générations antérieures, dans les errances du temps où l’Antiquité et la
contemporanéité se télescopent en permanence, dans les allers — <i>mè epistrofí</i> —
entre Paris et Athènes.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia;"><span> </span>Au moins Alain Salles rappelle-t-il que </span><span style="font-family: georgia;">Vassílis Alexákis</span><span style="font-family: georgia;"> était bien du sérail : il avait accompli le cursus d’un bon journaliste formé à
Lille. Ainsi se développe le goût de l’écriture — et du dessin — sur laquelle
on s’appuie pour mieux penser, peut-être pour fixer non ses souvenirs, mais les
émotions qui s’attachent aux personnes et aux lieux.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia;"><span> </span>S’il est un lieu, c’est celui de Delphes où </span><span style="font-family: georgia;">Vassílis Alexákis</span><span style="font-family: georgia;"> recherche sa langue, qui est peut-être La langue maternelle. Sous des
questions apparemment anodines se situent de véritables interrogations sur le
monde et les choses. Dans cet epsilon, d’abord en bois, puis en bronze, enfin
en or, accroché au-dessus de la porte du
temple d’Apollon à Delphes, à côté de l’omphalos, il y a peut-être la pensée
d’Hermès ou d’Hestia. Ou encore l’initiale d’Exárchia où tout pourrait avoir
commencé ; ou c’est peut-être encore l’epsilon d’Eros, l’énergie vitale qui
s’oppose à Thanatos pour ne pas tomber dans le piège du christianisme qui donne
à croire à un début et une fin, mais réinsère l’impétrant du voyage à Delphes
dans le cycle des départs et des retours. Mais tout cela ressortit à une vaste
alchimie dont le chercheur doit se dépêtrer d’un texte à l’autre, d’une
citation, d’une précédente enquête linguistique inachevée qui s’est emmêlée dans
des étymologies approximatives. Un peu comme dans ces termes du français qui
sont des adaptations savantes du grec ancien, où les utilisateurs du français
finissent par découvrir derrière le mot apparemment savant l’expression qui, en
réalité, traduit une image simplement populaire, un peu comme ces étranges
ophiolites qui ne sont plus, en fin de compte, que des pierres à serpent,
issues des profondeurs chthoniennes. Tout cela ne ressortit finalement que de
<i>l’aínigma</i>, au retour de Delphes, l’énigme qu’impose la sphinge (ou le sphinx,
juste une question de genre) à celui qui est déjà enserré dans le meurtre et va
nouer le dernier maillon du filet dans l’inceste. Il aurait tort de crier
eureka, celui qui, pour continuer à vivre, doit se contenter de <i>psáchno</i>. Un
autre dira plus tard Άνθρωπον ζητώ, riant de ceux pour qui la vérité — η
αλήθεια — ne s’acquiert qu’à coups de certitudes.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia;"><span> </span>C’est un peu d’ailleurs la même démarche qu’entreprend ce
jeune philosophe, à la demande de Nausicaa, la vieille dame originaire de Tinos
qui n’a pas revu son frère devenu moine au mont Athos, et qu’il va rechercher à
sa demande.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiOrvW60WZ772j4QN3hjJ5mLU0tCGrlhrmqmdVSx7a20cpUFquLharaMCoDVNPKI-eg5v_dEvXIR1Ze3EvvFBW4stcRVZUvEg0hRErRwu2RQ2I20jZuWZ8UCRcFC0QT8Sn9N7nNdJVXxDY/s1061/DSC07544_3.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1061" data-original-width="709" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiOrvW60WZ772j4QN3hjJ5mLU0tCGrlhrmqmdVSx7a20cpUFquLharaMCoDVNPKI-eg5v_dEvXIR1Ze3EvvFBW4stcRVZUvEg0hRErRwu2RQ2I20jZuWZ8UCRcFC0QT8Sn9N7nNdJVXxDY/w268-h400/DSC07544_3.jpg" width="268" /></a></div><br /><span style="font-family: georgia;"><br /></span><p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia;"><span> </span><i>Ap. J.-C.</i>, je l’ai relu à Tinos, justement, entre deux
promenades, dont une non loin du sanctuaire, le long d’une montée en escalier
qui m’a amené vers plusieurs maisons abandonnées depuis longtemps sans doute.
J’imaginais les dialogues du départ et les derniers gestes de la fermeture de
la maison, qui s’est finalement ouverte sous les assauts du vent. Les plantes
en pot sur la terrasse, au rez-de-chaussée, étaient desséchées ; un bidon
d’huile de machine traînait, en partie rouillé. Je suis passé par un vieil
escalier à moitié effondré. Il y a eu une famille qui a vécu là, dans cette
vieille cuisine aux carreaux craquelés, à côté de cette autre maison qui
n’était peut-être qu’une villégiature estivale. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia;"><span> </span>De Tinos au mont Athos, en passant par Kifissia où demeure
Nausicaa, la vieille dame presque aveugle commanditaire de la recherche, le
cheminement vacille : parce que cette enclave religieuse qui reste empreinte
d’une vision folklorisée pour les Européens de l’Ouest s’avère en fait plus
compliquée que ne le témoignent les photographies qui en proviennent. Ses
dogmes restent ceux d’une théologie superstitieuse, sentant encore les
présences des démons qui se manifestent à nuit tombée. Le souhait de Nausicaa
est de retrouver son frère avant que sa vie ne s’achève. L’étudiant qu’elle
héberge, et à qui elle a formulé cette demande, hésite, puis entreprend dans
une Grèce en mouvement constant de tenter une approche de ce lieu singulier,
auquel tout Grec religieux a une relation intime, ne fût-ce qu’en pensée.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia;"><span> </span>L’étudiant en philosophie, auquel Vassílis Alexákis n’a pas
donné de nom, appartient à l’autre Grèce, celle qui a rejeté la religion, soit
qu’il établisse la continuité avec la pensée grecque qui a précédé l’arrivée de
Paul de Tarse, — mais aussi la pensée platonicienne qui a fourbi les armes au
même Paul — soit qu’il appartienne à ceux qui, constatant les connivences de
l’Église byzantine avec les Ottomans, puis avec tous les régimes autoritaires
qui ont surgi depuis l’indépendance, considèrent que la religion, syncrétisme
de théologie et de superstition, maintient les Grecs dans l’obscurantisme.
Aussi n’est-ce pas avec enthousiasme que le narrateur entame sa recherche et
son voyage au mont Athos. La préparation de cette quête occupe une grande part
de la réflexion du jeune homme qui interroge, lit, reste à l’écoute des
informateurs qui sont allés, parfois pour des raisons intimes, sur la montagne
sacrée. Les conversations révèlent une femme que la dignité a construite dans
cette relation toujours insatisfaisante à une Grèce qui reste insaisissable,
dans la métamorphose permanente alors que la religion orthodoxe, dans sa
forteresse imprenable du mont Athos, représente précisément ce qui ne peut
changer, jusque dans l’interdit des femmes dans l’enclave autonome. Cette
fratrie de deux êtres, une sœur et un frère, séparés depuis cinquante ans, est
peut-être également représentative de ce territoire en exil permanent — un
exode. De quel rocher, de quelle terre s’est-on arraché pour conquérir d’autres
espaces qui ne sont jamais de vraies conquêtes, mais des repères pour ne pas
totalement s’égarer. Le vrai destin n’est-il pas celui d’Ulysse, sans aucun
espoir de revoir Ithaque au bout de tant d’années ? Et l’île retrouvée,
est-elle bien celle qui avait été quittée, dont les paysages et même la langue
a changé ?<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhPxogZtGxyi5HYpF0YZlKgGJyDp-0-fnFo3ysQ44N_UHq9eUCjbqLhVlIyLe1EOy2ZuZdh4sjZLWaUOAJvSpHRsO_pgeb4F4kHbGPrnJ2Vn2HcTcamRp9ASwUW8tgshmI_xTl-gIYq8OE/s707/DSC07548_2.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="707" data-original-width="472" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhPxogZtGxyi5HYpF0YZlKgGJyDp-0-fnFo3ysQ44N_UHq9eUCjbqLhVlIyLe1EOy2ZuZdh4sjZLWaUOAJvSpHRsO_pgeb4F4kHbGPrnJ2Vn2HcTcamRp9ASwUW8tgshmI_xTl-gIYq8OE/w268-h400/DSC07548_2.jpg" width="268" /></a></div><br /><span style="font-family: georgia;"><br /></span><p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia;"><span> </span><i>Ap. J.-C.</i> redistribue ces cartes avec les personnages que
l’on croit reconnaître, qui, finalement, appartiennent encore au songe, le
songe dont parle Prospero dans <i>The tempest</i>. Ils ne sont que des doubles de
nous-mêmes.<o:p></o:p></span></p><p>
</p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia;"><span> </span>Mon ami Níkos vient de publier un ouvrage intitulé
<i>Ερωτήματα</i>, « Questionnements », dont il m’a envoyé une page. En grec, βεβαίως.
J’en parlerai dans un prochain billet.</span></p><p></p>Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-75586139392992747192021-01-15T20:01:00.001+01:002021-01-15T20:04:14.444+01:00Le dormeur définitif de Charleville<p></p><p class="MsoNormal"><o:p> <span> </span></o:p>Le grand ordonnateur des décisions réversibles a tranché :
Arthur Rimbaud et Paul Verlaine n'iront pas au Panthéon. Ouf ! Que diable, par
ailleurs, seraient-ils allés faire dans cette galère, dans ce bâtiment
sinistre, humide et poussiéreux, où les grands hommes dont la France a besoin
pour refaire son maquillage des grandes vertus qu'elle a perdues dans les
massacres coloniaux se retrouvent ossifiés, abandonnés à jamais ? Je pense
parfois à Jean Moulin, qui méritait définitivement mieux que le discours
chevrotant, à la lyrique surannée d'André Malraux. Malraux eut ses jeunes
fulgurances, puis ses immenses douleurs, ses addictions aux substances qui
n'aident pas l'esprit. Sa position quant à la Cinémathèque et à Henri Langlois
est gravée dans l'histoire : il versa définitivement dans le goût du pouvoir et
des institutions de l'ordre éternel.</p>
<p class="MsoNormal"><o:p> <span> </span></o:p>On lit que tous les anciens ministres de la Culture avaient
signé la pétition que Frédéric Martel, faux trublion de la pensée décalée,
avait lancée il y a quelques mois. J'y avais même vu, accompagnant la pétition,
cette photographie résolument imbécile qui est un montage à partir d'une photo
nord-américaine montrant Arthur Rimbaud et Paul Verlaine se tenant par les
épaules. Il n'y a bien que les imbéciles qui ont pu, un instant croire cette
photographie authentique : il n'existe pas de photographie où l'on voit ensemble Paul Verlaine et Arthur Rimbaud.</p>
<p class="MsoNormal"><span> </span>Pour autant, la décision de l'intellectuel gérontophile de
l'Elysée ne verse pas dans la justification de la bonne raison : « <i>Je ne
souhaite pas aller à l’encontre de la volonté manifestée par la famille du
défunt. La dépouille d’Arthur Rimbaud ne sera pas déplacée</i> ».</p>
<p class="MsoNormal"><o:p> <span> </span></o:p>On reconnaît bien là le jeune coq : ne pas déplaire à la
<i>famille</i>. On imagine ce qu'Arthur, au plus fort de la pensée aiguë avec laquelle
il regardait le monde, aurait pu dire à ce sujet. La famille ! Une
arrière-petite-nièce, autant dire rien, et n'ayant pas plus de légitimité que
la propre sœur d'Arthur, Isabelle qui alla jusqu'à avoir un cancer du genou
pour mieux épouser la réhabilitation catholique de son frère sanctifié. Famille
qui vampirisa la mémoire d'Arthur, au point qu'on ne laissa longtemps publier
que ses œuvres classiques, celles des toutes premières années de poète : elles
permettent de comprendre le travail de bouillonnement qui a été à l'œuvre,
quelles fractures ont été nécessaires pour excréter les derniers poèmes. Bien
évidemment, si l'<i>Album zutique</i> conserve une nature potache - il s'agit de
railler notamment les Parnassiens dont le sérieux poétique était déjà, en son
temps, ridicule - la période de la Commune de Paris introduit la scatologie
comme outil de la dérision du pouvoir et des institutions établies. Arthur
Rimbaud, assagi par la réalité de l'exotisme, de l'économie quotidienne, laisse
en arrière-plan la forme de la jeunesse de ses dix-sept ans. Il ne revient pas
pour autant aux formes normatives que la société du XIXe siècle exalte dans la
colonisation, dans l'accumulation capitaliste.</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8oaNiOBIpjgCJZi9AtTnMvRlljLylkxnJvbubctzyUqRCg96uFa1_c2kUlW6Xl8j1RyfufFmTKBOc7AXnLT23L8LJIkTjz6RKBdWY8VzOKzv9Y4_VD5BKBERMBSaI9fiv0xaZ9HTCkF4/s705/Lavage+des+pieds+au+Choa+attribu%25C3%25A9+%25C3%25A0+Arthur+Rimbaud+2.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="415" data-original-width="705" height="235" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8oaNiOBIpjgCJZi9AtTnMvRlljLylkxnJvbubctzyUqRCg96uFa1_c2kUlW6Xl8j1RyfufFmTKBOc7AXnLT23L8LJIkTjz6RKBdWY8VzOKzv9Y4_VD5BKBERMBSaI9fiv0xaZ9HTCkF4/w400-h235/Lavage+des+pieds+au+Choa+attribu%25C3%25A9+%25C3%25A0+Arthur+Rimbaud+2.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Lavage des pieds au Choas - Photographie attribuée à Arthur Rimbaud</td></tr></tbody></table><br /><p class="MsoNormal"><br /></p>
<p class="MsoNormal"><o:p> <span> </span></o:p>Il paraît qu'il existe une association des amis d'Arthur
Rimbaud. Selon <i>Le Monde</i>, ils rejoindraient l'opinion de la "famille"
d'Arthur Rimbaud, notant que ce dernier n'avait pas toute sa vie été
homosexuel, et qu'à la fin de sa vie, il partageait des moments avec une femme.
Nous voici rassurés quant à la résolution de normalité du poète : ses frasques
érotiques n'auront duré que deux ou trois ans avec Paul Verlaine puis Germain
Nouveau. Pour le reste, on imagine ce qu'il reste de solitude, de moments de
rares socialités au cours des voyages, et le grappin infernal de la famille
pourvoyeuse de la sale sécurité pécuniaire.</p>
<p class="MsoNormal"><o:p> <span> </span></o:p>Mais ce n'est pas au nom de cette prétendue normativité
contre une entrée au Panthéon pour cause d'homosexualité poétique notoire qu'il
fallait refuser ce projet, mais parce que la poésie n'a rien à voir avec un
quelconque panthéon - on se rappelle qu'il s'agit du lieu, dans une évocation
antique, où se retrouvent tous les dieux - et il n'y a que quelques poètes
russes ou les Aragon célébrant la police politique pour trouver une place au
Panthéon - oui ! mettons Aragon au Panthéon, lui qui aima aussi quelques jeunes
garçons - et encore moins lorsque l'on sait que le Panthéon est l'ancienne
église destinée à la châsse de sainte Geneviève. Le Panthéon, caricature à la
sauce nationaliste du Panthéon de Rome !</p>
<p class="MsoNormal"><o:p> <span> </span></o:p>Bien malgré lui, l'arrogant du faubourg Saint-Honoré a rendu
la seule décision sage qu'il convenait. De plus, il aurait été compliqué de
retrouver la jambe gauche manquante d'Arthur. Et la bite molle de Verlaine.</p><br /><p></p>Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-20938990732730359632020-04-08T02:10:00.003+02:002020-04-08T02:10:58.972+02:00Renato Guttuso peint des poivrons<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Renato Guttuso (1912-1987) fut un peintre important pour le courant pictural réaliste italien. S'il ne fut guère présenté dans les galeries et les musées français (en cherchant bien, on ne trouve qu'une exposition au Musée d'art moderne de Paris, en 1971 !), il est, en revanche, très présent dans les musées et pinacothèques de toute l'Italie. Son travail reste aujourd'hui d'une grande force dans sa manière d'aborder un objet, fut-il d'une extrême simplicité. Ici on doit à la RAI ce court documentaire où l'on voit l'image prendre vie peu à peu.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">C'est toujours passionnant de regarder peindre un artiste : quel geste va-t-il initier pour commencer son travail ? Quelle part le dessin prend-il dans son approche où la couleur va cependant trouver la plus grande place ? Que va-t-il résulter de ce moment de concentration où l’œil, le cerveau, puis la main essaient de dire quelque chose du réel ? Que va dire cette nature que l'on dit morte d'une possible vérité ? Et si, justement, une vérité singulière émerge à partir d'un objet qui n'a pas beaucoup d'implication dans la vie une fois récolté, que pourra faire cet artiste d'une autre vérité qui est celle d'un événement dans lequel la vie et la mort sont des enjeux de chaque instant ? </span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Je renvoie à la biographie de Renato Guttuso qu'on trouvera facilement sur la Toile pour laisser la réflexion se déplacer sur ces thèmes. Et puisque j'en suis à poser ces questions sur le travail de l'artiste, que dirait-il aujourd'hui de cette mort invisible qui se répand sans que nulle part une quelconque frontière ne vienne arrêter son travail à elle ? Le moyen âge a produit, après la peste noire qui a ravagé l'Europe dans les années 1348 et suivantes, d'admirables danses macabres qui sont d'une actualité folle ! Je ne résisterai pas à mettre à la suite une petite vidéo sur les fresques de l'Abbaye de La Chaise-Dieu représentant précisément une danse macabre.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Mais pour revenir à Renato Guttuso, je voudrais insister sur sa démarche qu'il énonce lui-même : peindre ne relève d'aucun mystère, il s'agit simplement de laisser le pinceau traduire un geste simplissime, celui de reproduire l'objet qui fait face à soi. </span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Appliquant la même démarche à toute situation dans laquelle apparaissent la domination, la guerre ou l'humilité d'une scène de la vie quotidienne, toutes choses qui ont été le prétexte de son travail, on voit surgir la précision de sa pensée ; et, selon sa manière de peindre, son expression reste de permettre à chacun de retrouver un affect ou une émotion par la simplicité-même de cette démarche.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br />
</span></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<iframe allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" frameborder="0" height="480" src="https://www.youtube.com/embed/s3VLwlDtxOg" width="653"></iframe><br /></div>
</div>
<br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Et un peu de danse macabre, pour se dire que rien de ce qui s'est autrefois déroulé ne peut être négligé aujourd'hui !</span><br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<iframe allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" frameborder="0" height="480" src="https://www.youtube.com/embed/-357b5VDuqU" width="653"></iframe></div>
</div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-30549033614194042242020-03-23T01:13:00.001+01:002023-01-24T20:02:10.364+01:00Clément Porre<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="color: #660000;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">J'ai essayé de créer une page sur Wikipédia. Bien mal m'en a pris : à peine la page mise en ligne qu'un geek furibard, apparemment plus soucieux de faire du chiffre dans la police des pages de l'encyclopédie (ça doit lui rapporter des bons points à la fin de l'année) m'a supprimé la page en question. A-t-il lu seulement le contenu ? Ce genre d'hystérique du bit wikipédien, </span><span style="font-family: "georgia";">« </span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">actuellement indisponible pour cause de coronavirus</span><span style="font-family: "georgia";"> »</span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">, dit-il sur la page qui lui sert de contact, est plus pressé de vérifier que la structure formelle de la page est conforme à ce qu'attendent les normatifs de l'encyclopédie. Baste ! S'il faut passer davantage de temps dans les menus imbriqués, les termes codés et l'ensemble de cette petite cuisine qu'à rechercher les éléments du contenu, mieux vaut encore s'abstenir. On continuera donc encore à lire sur l'encyclopédie un certain nombre de poncifs, de pages autoproduites (j'en connais) et autres approximations. Heureusement, il existe également des pages de qualité. Elles sont plus rares.</span></span><br />
<span style="color: #660000;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Quant à la page sur Clément Porre, j</span></span><span style="color: #660000; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">'ignore ce qu'en fera Wikipédia.</span><br />
<span style="color: #660000; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="color: #660000; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Et comme je voulais évoquer la vie de Clément Porre, je la présente ici dans ce blog. Succinctement, car je n'en sais pas davantage, mais en toute liberté, ce qui devient rare également.</span><br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiz1wNxX1IqIrs2EgwKjQOB5X_S5kOAPDCIPliZfpIxCVmQ8aNDkhp9DsOvLqqVroiNKPE6S1VyN7kT8mwGfLBD7gdsIQ8IZUzgNYDux96ERvtjYiRw3AYH6U2rub3DsBQ-2yxQb-A_h7E/s1600/IMG_20200323_002925_3.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1354" data-original-width="945" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiz1wNxX1IqIrs2EgwKjQOB5X_S5kOAPDCIPliZfpIxCVmQ8aNDkhp9DsOvLqqVroiNKPE6S1VyN7kT8mwGfLBD7gdsIQ8IZUzgNYDux96ERvtjYiRw3AYH6U2rub3DsBQ-2yxQb-A_h7E/s640/IMG_20200323_002925_3.jpg" width="446" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: small;">Clément Porre (vers 1985 ?)</span></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";">Clément Porre né à Lyon le
27 avril 1955, et mort dans cette même ville le 16 mars 1991, est un poète
français épistolier.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";">On sait peu de choses de
sa famille, de ses parents.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";">Clément est étudiant, à
Lyon lorsque un événement inconnu, une situation inexpliquée, en 1980, le fait
s'enfuir à Mulhouse où il est retrouvé dans un état second.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";">Hospitalisé, il est
soigné, puis interné à l'Hôpital Saint-Jean de Dieu, à Lyon. Il y reste onze
ans. Il décède subitement le 16 mars 1991, à l'âge de trente-cinq ans d'une
cause inconnue. Il laisse une œuvre composée d'environ huit cents lettres, adressées
à l'écrivaine publique « éveilleuse d'écriture » Michèle
Dalmasso-Reverbel, ainsi que de dessins à la plume dont il ornait souvent ses
lettres.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";">C'est au cours d'un
atelier d'écriture intitulé « Tache d'Encre » qu'elle anime à
l'Hôpital Saint-Jean de Dieu que Michèle Reverbel rencontre Clément Porre. Les
premières participations de Clément à cet atelier sont des dessins non
figuratifs qui peuvent être rattachés à la définition de l'Art brut tel que
conçu par Jean Dubuffet. Les dessins portent en soi les prémisses d'un travail
d'écriture qu'on devine à travers la forme des traits de plumes qui sont déjà une
graphie de cursives, rythmées et scandées par le tracé. Encouragé à poursuivre
ce travail, l'écriture réelle de Clément Porre émerge pour le lectorat
singulier qu'est devenue l'écrivaine publique.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";"><br /></span></div>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBlqy5lK1EjBd8ukh7Y-gC-YVcfFNkOaHn2h7uKUazrs7m2hXBO-mFCNO4iLX8hkTLzhyphenhyphenyArh-OUmzkJ5oKrQFQoig6JA2X-rAHJT9w2OmxED1dd9V4WsgaIQZHrX10otlyeH9ua_KZVg/s1600/IMG_20200323_002743_3.jpg" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1552" data-original-width="1063" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBlqy5lK1EjBd8ukh7Y-gC-YVcfFNkOaHn2h7uKUazrs7m2hXBO-mFCNO4iLX8hkTLzhyphenhyphenyArh-OUmzkJ5oKrQFQoig6JA2X-rAHJT9w2OmxED1dd9V4WsgaIQZHrX10otlyeH9ua_KZVg/s400/IMG_20200323_002743_3.jpg" width="273" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: small;">Page de couverture des <i>Lettres à Michèle Reverbel</i></span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNormal">
<br />
<span style="font-family: "georgia";">Un contrat moral s'établit
entre Clément Porre et Michèle Reverbel : il sait qu'il a une destinataire à
qui envoyer les lignes qu'il écrit, et Michèle s'engage à conserver les lettres
qu’elle reçoit. De 1988 à 1991, environ huit cents lettres sont écrites au
travers desquelles se dégage une écriture talentueuse d'une poésie forte,
lancinante, qui décrit le quotidien d'un interné en service psychiatrique, son
quotidien répétitif et sans horizon, où seul le travail de l'esprit et de
l'écriture peuvent constituer un rempart contre l'adversité du système
psychiatrique et de la camisole chimique.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";">En 1989, Michèle Reverbel
fait lire la correspondance de Clément Porre au poète-éditeur Henri Poncet qui
a créé en 1986 les Editions Comp'Act dans l'Ain. Sans hésiter, Henri Poncet
décide d'éditer la correspondance de Clément Porre, et charge Michèle Reverbel
d'en établir un choix de cent lettres. L'ouvrage est publié en 1992, après le
décès de Clément Porre.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";"><i>Lettres à Michèle Reverbel</i>
est alors publié en 1992 aux Editions Comp'Act dans la collection
« Morari ».<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";">La correspondance de
Clément Porre est manuscrite. Les lettres ont été dactylographiées telles
qu'elles ont été écrites. Il y a peu de fautes d'orthographe, mais l'une
d'elles est récurrente: « sollitude » qui indique qu'un autre terme inconscient
lui est associé : « sollicitude ».<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";">« <i>Villefranche, le 23
septembre 88<o:p></o:p></i></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";"><i>Madame,<o:p></o:p></i></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";"><i>Je vous écrit [sic] le dos
au mur, l'âme boursouflée par des tempêtes acides et incessantes, l'esprit déjà
tourné ailleurs vers cette profusion du soleil qui se lève à l'écriture
toujours blanche des pages à faire, et le temps passé comme la pluie qui coupe
les mains et lave l’œil [...]</i> »<o:p></o:p></span></div>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiq35iD69hVfNSUH9QkvSjFO1kGzMHlF0QWZyij_7UgXe0A2llBmz5siP8irAlPXy8U9PZYSxYHxVrpwhHjvfaXJ_1IUmkzd-nyeUHoJzoRzLxhXSUMkef98jm4xURLpWde-u6FjAm3LJg/s1600/IMG_20200323_002809_3.jpg" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="768" data-original-width="1063" height="231" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiq35iD69hVfNSUH9QkvSjFO1kGzMHlF0QWZyij_7UgXe0A2llBmz5siP8irAlPXy8U9PZYSxYHxVrpwhHjvfaXJ_1IUmkzd-nyeUHoJzoRzLxhXSUMkef98jm4xURLpWde-u6FjAm3LJg/s320/IMG_20200323_002809_3.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: small;">Fac-similé de la première lettre</span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";"><o:p><br /></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";">Incontestablement,
l'écriture de Clément Porre évoque celle d'Antonin Artaud, notamment dans <i>le
Pèse-nerfs</i>, ou les <i>Écrits de Rodez</i>. En novembre 1990, Clément Porre réagit,
peut-être grâce à sa faculté d'écrire qui lui a donné le moyen de ressaisir le
réel, contre le système psychiatrique qu'il n'accepte plus :<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";">« <i>Lyon, le dimanche
soir, 03/11/90<o:p></o:p></i></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";"><i><br /></i></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";"><i>Madame,<o:p></o:p></i></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";"><i><br /></i></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";"><i>Une vaste opération menée
contre moi consiste à me faire passer pour un malade. Je lutterai de cette
manière contre cette saloperie de neuroleptique, contre les soins, et
j'établirai une sorte de promotion de la maladie sur la santé. Je n'en crois
rien, mais il est dégradant de s'entendre dire qu'on ne possède pas toute sa
raison. Malgré mes efforts de médiation il apparaît que ces 11 ans d'hôpital
psychiatrique sont la preuve de mon aliénation alors qu'il ne s'agit purement
que d'un problème social, logement, travail et engrenage [...].</i> »<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";">« <i>Jeudi, 8 novembre
1990<o:p></o:p></i></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";"><i><br /></i></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";"><i>Michèle,<o:p></o:p></i></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";"><i><br /></i></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";"><i>Le soleil est froid ; le
monde est glacial, il fait froid et l 'heure du sommeil est grave. 1 h du
matin. Le service dort. Le soleil est vide, la nuit fraîche, calme, inerte.
Quelques lumières des services voisins percent l'obscurité. Les arcades sont
solitaires, les arbres sont solitaires, étroits, passagers. Quelques familles
restent encore attachées aux mâtures. L'herbe est rare, folle, nue. La fumée
des cigarettes monte dans la chambre ; le café tiède chauffe et réveille. 1 h
du matin. Mon heure. Libéré de l'empreinte des médicaments, je retrouve un peu
de ma lucidité, de ces idées jaillissantes et folles qui me parcourent l'esprit
[...].</i> »<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";">La correspondance, une
fois publiée, fut lue par Christian Bobin. « <i>C'est comme un panier de fraises,
je ne peux pas y toucher</i> » aurait-il dit (information orale de Michèle
Dalmasso-Reverbel).<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";"><b>Références:</b><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-left: 35.4pt; text-indent: -35.4pt;">
<span style="font-family: "georgia";">Pages disponibles sur Gallica : <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-left: 35.4pt; text-indent: -35.4pt;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-left: 35.4pt; text-indent: 0.6pt;">
<span style="font-family: "georgia";">https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3336706w.texteImage<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-left: 35.4pt; text-indent: 0.6pt;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: "georgia";">Je vous regarde écrire. Un portrait de Michèle
Reverbel</span></i><span style="font-family: "georgia";">, 2015, vidéogramme (52')
de la série "La collection des regards" réalisé par Jacques Alain
Raynaud, Scope 2 Production avec la participation du Musée de La Poste.<o:p></o:p></span></div>
<br /></div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-58102593415334615762020-02-17T11:22:00.001+01:002020-02-17T11:22:39.068+01:00Il est l'heure d'aller...<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br />
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="color: black; font-family: "georgia"; font-size: 13.5pt;">Depuis quelques années, la grande nécrologie de la belle époque des années 1970 s'allonge ; c'est bien normal, de cette logique implacable qui fait que l'on n'est jamais que cette machine de chair qui finit par ne plus fonctionner.<i> Carpe diem</i>, bon sang, et on a l'impression qu'on en n'a jamais suffisamment profité, de ces instants à goûter la vie pour en connaître tous les ressorts.<o:p></o:p></span></div>
<div style="-webkit-text-stroke-width: 0px; font-variant-caps: normal; font-variant-ligatures: normal; margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm; orphans: 2; text-decoration-color: initial; text-decoration-style: initial; widows: 2; word-spacing: 0px;">
<span style="color: black; font-family: "georgia"; font-size: 13.5pt;">Graeme était un gentil, de ces rêveurs qui ne vivent qu'en poésie et d'abord celle des autres : c'est lui qui avait fait connaître <i>Suzanne</i> en version adaptée en français. Belle version, qui conduisait forcément vers celle de Leonard Cohen, et vers tous les textes et la musique que Leonard allait donner au monde.<o:p></o:p></span></div>
<div style="-webkit-text-stroke-width: 0px; font-variant-caps: normal; font-variant-ligatures: normal; margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm; orphans: 2; text-decoration-color: initial; text-decoration-style: initial; widows: 2; word-spacing: 0px;">
<span style="color: black; font-family: "georgia"; font-size: 13.5pt;">Leonard a précédé Graeme de quelque quatre ans avant qu'il ne s'en aille également. Reviennent les chansons que l'on chantait lorsque l'on était ado, et même encore un peu plus tard. On repense à la tendresse, mais aussi à la colère et à l'indignation suscitées par la fin — croyait-on — d'une période où le patriarcat montrait tout son ridicule et sa bêtise. <o:p></o:p></span></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="color: black; font-family: "georgia"; font-size: 13.5pt;">Petit garçon</span></i><span style="color: black; font-family: "georgia"; font-size: 13.5pt;"> était mieux que les mièvreries que l’on proposait comme berceuses enfantines, peut-être faut-il un temps où croire au Père Noël ; <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Jusqu’à la ceinture</i> convainquait que l’armée et son système de soumission et d’obéissance devait être dénoncée dans toute sa stupidité ; <i style="mso-bidi-font-style: normal;">La ligne Holworth</i> rappelait le trafic de main d’œuvre d’une époque révolue, pensait-on. Lisant <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Coke en stock</i> d’Hergé, il était permis de croire que tout cela ne se passait qu’en Mer rouge et au-delà, où un président de la République française laissait croire que la démocratie était pour les pays orientaux un plaisant exotisme. Ironie de l’histoire qui a fait aujourd’hui de la Méditerranée un immense cimetière, où ont péri des gens sur des barques surchargées. Un moment d’histoire entre les deux rives dont l’Union européenne n’a pas fait beaucoup de cas.<o:p></o:p></span></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="color: black; font-family: "georgia"; font-size: 13.5pt;">Graeme, donc, à réécouter avec tendresse et le souvenir d’une période où il était peut-être plus facile d’aimer simplement.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<iframe allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" frameborder="0" height="400" src="https://www.youtube.com/embed/MLUaV02Eo5s" width="600"></iframe><br /></div>
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<iframe allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" frameborder="0" height="400" src="https://www.youtube.com/embed/Y52KU7TY17o" width="600"></iframe><br /></div>
</div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<iframe allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" frameborder="0" height="480" src="https://www.youtube.com/embed/3j_mmweLt9I" width="484"></iframe></div>
</div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-56717448532314834752020-02-17T00:58:00.000+01:002020-02-17T00:58:32.877+01:00Jean Sébastien et Hilary<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">J'ai découvert il y a quelques mois les interprétations d'Hilary Hahn de Jean-Sébastien Bach, et notamment les sonates 1 en sol mineur et 2 en la mineur. Quelle merveille !</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br />
</span> <span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">L'album a été publié chez Decca en 2018. Est-ce la musique de Jean-Sébastien qui lui fait ce visage angélique? En tous cas, la grâce est présente, porté par le violon solo dont toutes les harmoniques sont mobilisées dans cette extraordinaire coalition au service de l'émotion.</span><br />
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<iframe allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" frameborder="0" height="400" src="https://www.youtube.com/embed/jUiUEei3laU?list=RDjUiUEei3laU" width="600"></iframe><br /></div>
<br /></div>
________________________<br />
<div style="text-align: center;">
<iframe allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" frameborder="0" height="400" src="https://www.youtube.com/embed/iEBX_ouEw1I?list=RDEMz1uvNcwiCuW4Gu3Tp9_wyg" width="600"></iframe><br /></div>
</div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-48758348743860641952020-01-28T01:21:00.000+01:002020-01-28T01:21:56.432+01:00Le char et l'olivier<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Les commémorations du génocide juif (ce terme est préférable à celui de Shoah, qui vise à singulariser le délire nazi contre les juifs ; si l'ampleur de ce crime contre l'Humanité donne le vertige, il ne doit pas occulter les autres génocides qui furent commis par les mêmes délirants) permettent de rappeler ce que fut l'horreur des camps. La notion de "solution finale" est ambiguë : le nazisme n'a pas eu la possibilité de s'attaquer à d'autres populations que celles vivant sur le sol européen, mais la vision d'une "hiérarchie des races" fondée, entre autres, sur les couleurs de peau, entraînait une logique épouvantable. Mais l'ethnicisation des populations à la période contemporaine reste ancrée dans l'inconscient des sociétés. Je ne parlerai pas de la place que conservent les suprématistes aux Etats unis d'Amérique, mais l'émergence des "populismes" a relâché depuis longtemps les refus de l'altérité, même après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le statut des "indigènes" dans les colonies françaises restant après 1945 reste confondant. Vestiges du XIXe siècle ? Peut-être. Mais plus sûrement le maintien, souvent inconscient, que certains pays européens se rangent dans un principe de domination qui leur est intrinsèque. La France, pays paranoïaque depuis la Révolution française, par un transfert de cette caractéristique depuis la monarchie, s'était fourvoyée dans une conquête de l'Europe. Le contrecoup s'exprima dans les résolutions du Congrès de Vienne. L'ethnicisation était en marche. Les conflits de Yougoslavie ont illustré à quel point l'inconscient européen avait accepté la balkanisation de cette partie de l'Europe géographique et la banalisation des génocides perpétrés dans la parfaite impuissance de l'Europe politique. Il paraît que les jeunes gens d'aujourd'hui n'ont pas entendu parler de la "Shoah". Gageons qu'ils n'ont pas non plus beaucoup entendu parler de cette période lamentable de l'Europe contemporaine.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Le film <i>Le char et l'olivier</i>, documentaire long de Roland Nurier, raconte de façon à la fois émouvante et sans concession la manière dont on a ethnicisé le territoire qu'on appelait autrefois "Palestine". Si, au départ, la création d'un <i>Foyer juif </i>permettait aux juifs de retrouver une place que les sociétés européennes avaient du mal à leur accorder, la solution de la création d'un Etat-nation se fit dans les pires conditions, et pour les juifs européens qui s'installaient, et pour les populations arabes qui y vivaient depuis de nombreux siècles. Aujourd'hui, la situation apparaît pire que jamais, par la colonisation progressive de la Cisjordanie qui ne connaît aucun obstacle, et par la situation de Gaza dont les habitants sont enfermés, empoisonnés par une eau polluée, tirés comme des lapins avec des balles explosives ou à uranium appauvri, et sans recours que leur seule détermination à vivre.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Tristes paradoxes que ces argumentations qui s'appuient sur la répression d'un peuple en Europe dont la religion a été racialisée, et qui reproduisent, une fois ce peuple installé sur une terre réinventée "promise", un système d'apartheid - non, le mot n'est pas trop fort, même s'il fait référence à l'histoire de l'Afrique du Sud - qui s'applique dans la société israélienne elle-même et dans les territoires qu'elle contrôle.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Le film apparaît bien diffusé dans les salles. Le sera-t-il plus tard sur une chaîne de télévision ? Souhaitons- le. Voici, pour le moment, la bande annonce du film, ainsi qu'une vidéo courte sur les "Origines du conflit israélo-palestinien en cartes".</span><br />
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<iframe allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" frameborder="0" height="380" src="https://www.youtube.com/embed/W9yu02LuRfA" width="650"></iframe></div>
<div style="text-align: center;">
_____________________________________
<iframe allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" frameborder="0" height="380" src="https://www.youtube.com/embed/LUtC0FXAScg" width="650"></iframe>
</div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-74872425596021071152017-10-14T02:31:00.000+02:002019-03-05T11:14:06.603+01:00Tre del Caravaggio<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 6.0pt; text-indent: 35.45pt;">
<span style="font-family: "georgia"; font-size: 12.5pt;">On le sait, trois peintures du
Caravage se trouvent à l'église Saint-Louis-des-Français à Rome, non loin du
Panthéon, dans ce site que la monarchie a établi comme emprise française dans
la ville papale. En fait la communauté française, présente à Rome depuis le
Moyen-âge et l'institution du pèlerinage dans les lieux de la papauté,
possédait une plus petite église dans les environs de Sant Andrea della Valle,
actuellement sur le Corso Vittorio Emmanuele II, et cette église fut échangée
avec une autre propriété de l'Abbaye de Farfa pour y construire un lieu de
culte consacré à saint Louis, et digne de l'importance de la communauté
française. C'est ainsi que l'église se trouve aujourd'hui Piazza San Luigi, non
loin de la Piazza Navona, et dans le prolongement de la Via della Scrofa et de
la Via della Dogana.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 6.0pt; text-indent: 35.45pt;">
<span style="font-family: "georgia"; font-size: 12.5pt;">Sa construction, encouragée par
Catherine de Medicis, sous la maîtrise d'oeuvre de Domenico Fontana et
Plautilla Bricci, dure presque soixante-dix ans pour s'achever en 1586. Elle
est consacrée en 1589. Au milieu du XVIIIe siècle, l'église est remaniée par
l'architecte Antoine Dérizet, et les remaniements sont quasiment ceux que l'on connaît
actuellement. C'est la chapelle Contarelli, nom italianisé de Matthieu
Cointrel, qui fait le principal attrait de l'église : là se trouve ce que l'on
appelle le «cycle de saint Matthieu», saint choisi vraisemblablement car il est
le saint patron du cardinal Cointrel. Trois toiles sont là présentes qui
évoquent trois temps de la vie de Matthieu apôtre, évoquant l'appel du
publicain Matthieu comme apôtre du Christ. Le cardinal Cointrel faisait là donc
d'une pierre deux coups : il s'attachait les grâces de saint Matthieu et
faisait une révérence à Catherine de Medicis qui se faisait championne de la
conversion des protestants au catholicisme. Dominique Fernandez est donc pour
le moins imprécis ou se trompe nettement lorsqu'il écrit que les toiles du
Caravage ont été «<i>peintes pour célébrer par allusion la conversion du Roi de
France Henri IV, </i>[... avec]<i> Marie de Medicis</i>». En fait si
Henri IV épouse en effet Marie de Medicis l'année même de sa conversion, en
1600, les toiles du Caravage, les toiles sont peintes ou en cours d'exécution
(la commande est passée le 23 juillet 1599), et le cardinal Cointrel déjà
décédé depuis <st1:metricconverter productid="1585. C" w:st="on">1585. C</st1:metricconverter>'est
par testament qu'il commande à Michelangelo Merisi les toiles, et ne peut avoir
ainsi eu l'intention de faire allusion à la conversion d'Henri IV. Peu importe.<o:p></o:p></span></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMad7LDtSt-kuFuXrfSnb-SAqeNbnfviXzIeq0SFueHY2nRmy_FNxRYcJktscCjqkOWfl8ER-HD1phr7QADIHblEXVKUZQhtXR7eJaVHoxCbOgzzCPqTbgBjp6gmiBZbAO2wJwQplOK4c/s1600/DSC02370_2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1069" data-original-width="1600" height="427" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMad7LDtSt-kuFuXrfSnb-SAqeNbnfviXzIeq0SFueHY2nRmy_FNxRYcJktscCjqkOWfl8ER-HD1phr7QADIHblEXVKUZQhtXR7eJaVHoxCbOgzzCPqTbgBjp6gmiBZbAO2wJwQplOK4c/s640/DSC02370_2.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Michelangelo Merisi - <i>La vocation de saint Matthieu</i> - 1599-1600</span></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdvR2OLvnIBmbYNlQa9RKR3RGcS4efdwS9fnpL_h3sdOvOPQZdLHovSslSnYXD1U9vnNEytiM70ZNTsFKOpodzAbw98YXGFN6b2bt_oOYjeCzfvHxRuXD54-GIIT-alo6HaTYpiHNOIEs/s1600/DSC02367_2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1069" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdvR2OLvnIBmbYNlQa9RKR3RGcS4efdwS9fnpL_h3sdOvOPQZdLHovSslSnYXD1U9vnNEytiM70ZNTsFKOpodzAbw98YXGFN6b2bt_oOYjeCzfvHxRuXD54-GIIT-alo6HaTYpiHNOIEs/s640/DSC02367_2.jpg" width="427" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Michelangelo Merisi -<i> Dialogue de saint Matthieu avec l'ange</i> - 1599-1600</span></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTrRTjJ3JeoxJ4tv10OWJ4PbNwSeULWLj-bRu5VO_5tQUQp4oVmZ_zjEeKdQDW8DqBwlBUEIIvi2rKHRiz0F5mDPwMrMxGuL0JCIBBj7iOqmCLFebo70pmg6FQSgPKw0Oq06NndAc4jzI/s1600/DSC02368_2+Martyre+de+Matthieu.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1069" data-original-width="1600" height="427" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTrRTjJ3JeoxJ4tv10OWJ4PbNwSeULWLj-bRu5VO_5tQUQp4oVmZ_zjEeKdQDW8DqBwlBUEIIvi2rKHRiz0F5mDPwMrMxGuL0JCIBBj7iOqmCLFebo70pmg6FQSgPKw0Oq06NndAc4jzI/s640/DSC02368_2+Martyre+de+Matthieu.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Michelangelo Merisi - <i>Le martyre de saint Matthieu</i> - 1599-1600</span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 6.0pt; text-indent: 35.45pt;">
<span style="font-family: "georgia"; font-size: 12.5pt;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 6.0pt; text-indent: 35.45pt;">
<span style="font-family: "georgia"; font-size: 12.5pt;">Il reste donc les toiles, de
grande taille, dans la chapelle Contarelli. La première, située sur le côté
gauche, pose d'emblée la relation de la foi à celle de la lumière. Dans la
salle où les publicains comptent l'argent sur une table, la lumière apparaît
sur la droite du tableau comme un coup de tonnerre. Les jeunes hommes présents
sont interloqués par l'événement. Qui est Matthieu dans cette scène ? Peut-être
le personnage situé au centre, l'un des plus jeunes. Ou plus vraisemblablement
l'homme barbu immédiatement à sa droite, donc à notre gauche à nous. C'est lui
que touche plus directement la lumière. La peinture dit que sont touchés ceux
qui peuvent être touchés; les personnages les plus à gauche de la peinture sont
trop occupés à compter l'argent : «<i>Nul ne peut servir deux maîtres</i>» dit
le Christ, et la lumière est projetée comme avec une douche lumineuse. En haut
du mur est une fenêtre, mais la lumière ne vient pas de cette partie. La
lumière provient d'une fenêtre qu'on ne peut pas voir. Le Caravage joue là avec
le symbolisme de la lumière qui est bien la commande qu'on lui a faite, et le
jeu des contrastes n'est pas un style esthétique qu'aurait inventé Caravage,
mais bien le moyen par lequel le texte se transforme en image. Dans les
expositions consacrées au Caravage, il est de convention de présenter les
continuateurs du Caravage par l'artifice du clair-obscur, jusqu'à Georges de la
Tour à qui l'on attribue les mêmes intentions par l'utilisation des contrastes
forcée. C'est à mon sens une erreur, et confondre les intentions picturales du
Caravage avec les outils de l'image et de la lumière. Ce que le Caravage ose
dans sa peinture est le réalisme, parfois même forcé, on peut le voir
avec <i>Judith décapitant Holopherne</i>, présent au Palazzo Barberini,
qui rompt avec les conventions picturales en usage. Il faut donc montrer, pour
le peintre, la réalité des choses, des personnes, et on sait qu'il se met
lui-même en scène comme le fait plus tard Courbet, dans les situations que les
débuts de la Renaissance préfèrent idéaliser, euphémiser, voire laisser à l'état
d'allégorie.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 6.0pt; text-indent: 35.45pt;">
<span style="font-family: "georgia"; font-size: 12.5pt;">La deuxième peinture, au-dessus de
l'autel, a été peinte par Caravage pour une deuxième version, la première
déplaisant aux autorités religieuses car considérée comme trop profane. La
première version, si l'on en croit Dominique Fernandez, montrait un ange
enlaçant Matthieu et donnant une vision où la présence de la chair suggérait
l'impudeur. Achetée, dit l’académicien, par un Allemand, la peinture fut
détruite à Berlin en 1945 sous les bombardements.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 6.0pt; text-indent: 35.45pt;">
<span style="font-family: "georgia"; font-size: 12.5pt;">Enfin, la troisième peinture
évoque le martyre de Matthieu, dont Dominique Fernandez en fait une
représentation d'une prémonition du Caravage de son propre destin - on sait en
effet qu'il est assassiné en 1610 à Porto Ercole, sur une plage. Dans le
légendaire chrétien, Matthieu, confondu avec l'évangéliste, meurt en Ethiopie du fil de l'épée d'un soldat. C’est bien cette scène que représente Caravage,
mais la composition reste assez complexe, et mériterait de longs
développements. Je ne les ferai pas ici. La scène montre un Matthieu âgé,
habillé de blanc, qui, tombé au sol, reçoit les coups de glaive d'un soldat
presque nu tandis qu'un ange lui prodigue la palme du martyr, et qu'un enfant,
sur la droite, se détourne dans une exclamation. Ici la lumière est d'une
totale ambiguïté : elle éclaire les corps des soldats, leur puissante
musculature, et, en effet, l’œil ne peut se détacher de ces corps éclairés,
n'ayant que peu de compassion pour celui de Matthieu dont la grâce divine l'a
déjà accueilli dans son giron. C'est donc bien l'assassin qui est touché par la
lumière et là — l'analyse de Dominique Fernandez me paraît un peu courte —, la
projection du peintre dans sa propre peinture n'est pas dans le corps de
Matthieu, mais dans celui de son assassin, qui est déjà pardonné de son crime
par la projection de lumière, accomplissant ainsi la volonté divine de faire de
Matthieu un martyr. En 1599-1600, dates de la peinture de ces trois toiles,
Michelangelo Merisi n'a pas trente ans. C'est donc un jeune homme dans la force
de l'âge, et certainement rompu aux exercices physiques ; c'est lui-même qui est
ainsi représenté dans le corps de ce soldat. Pour le coup, encore une fois,
représentant la violence de son siècle, violence dans laquelle il est lui-même
impliqué, les trois toiles de la chapelle Contarelli sont l'expression-même de
l'incarnation du peintre dans sa peinture, en recherche à la fois d'une grâce
dont il ne sait pas s'il l'obtiendra, mais exprimant la volonté de faire
s'exprimer la lumière divine. Le caractère violent du Caravage l'entraîne à
devenir assassin lui-même en 1606, six ans après avoir peint le martyre de
saint Matthieu. S'agit-il d'une ironie du destin, ou de la recherche de cette
grâce à travers le crime afin d'aller au bout de l'exploration des sentiments
humains ? La séquence de la chapelle Contarelli en livre certainement quelques
aspects des plus troublants.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 6.0pt; text-indent: 35.45pt;">
<br /></div>
</div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-82984560325550013022017-08-17T16:18:00.001+02:002017-08-17T16:18:17.918+02:00La vie peinte de Lucian Freud<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Les documentaires sur Lucian Freud sont plutôt rares. Petit-fils de Sigmund Freud, Lucian Freud est un figuratif, ce qui ne veut pas dire grand chose. Disons plutôt qu'il s'inscrit dans une forme d'expressionnisme typiquement britannique, qui fait que le rapprochement de sa vision artistique reste proche de celle de Francis Bacon, dont il fut également un ami. Une exposition lui fut consacrée au Centre Pompidou, voici sept ans, intitulée <i>Lucian Freud. L'atelier</i>, tenue du 10 mars au 17 juillet 2010. Magnifiques peintures, dont l'aspect cru interpelle une fois de plus le réel, le corps, la nudité, la nature des êtres. Né à Berlin en 1922, mort à Londres en 2011, il a superbement incarné une manière d'envisager le vingtième siècle finissant, refusant toute concession à une esthétique des formes conventionnelles. C'est sans doute l'état de la chair qui est traité à travers son oeuvre, une chair qui évolue de son état de matière dans le désir érotique jusqu'à son abandon définitif, au point qu'il se peint lui-même dans cet état de vieillesse de la nudité peignant.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhx3b2HmstLYXgG5TUy3dSfU0O4azSvzefb78euYyADhHxeyXBKD4nwJuSB0qThe6en4NOrJfcrZX58UNTZBh_EeVoOyBwFl6-0302iRSgWYqiv7pWlJhLRlzXa6fzqBx1k0rL7d5S0jCo/s1600/Portfolio_30_31.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="398" data-original-width="600" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhx3b2HmstLYXgG5TUy3dSfU0O4azSvzefb78euYyADhHxeyXBKD4nwJuSB0qThe6en4NOrJfcrZX58UNTZBh_EeVoOyBwFl6-0302iRSgWYqiv7pWlJhLRlzXa6fzqBx1k0rL7d5S0jCo/s1600/Portfolio_30_31.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><i>Working at Night</i> - «Au
travail la nuit» 2005<br /> © David Dawson, courtesy of Hazlitt Holland-Hibbert,
Londres</span></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Voici le documentaire de Randall Wright produit par la BBC. Il n'est pas sous-titré, mais ne pose pas de difficulté majeure de compréhension.</span></div>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<div style="height: 0; padding-bottom: 56.28%; position: relative;">
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="360" src="https://www.youtube.com/embed/fU2TKN5_Lpo?ecver=2" style="height: 100%; left: 0px; position: absolute; text-align: center; width: 100%;" width="640"></iframe></div>
</div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-37082701117886395482017-07-23T09:53:00.000+02:002017-07-23T09:53:10.908+02:00Jean Lurçat - Le chant du monde<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">On a un peu oublié Jean Lurçat, décédé en 1966 à Saint-Paul de Vence. L'une de ses grandes tapisseries est <i>Le chant du monde</i>, longue de 80 mètres dans laquelle il évoque l'Apocalypse et le traumatisme des deux guerres qu'il a connues.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Je signale, de manière anecdotique, qu'il est l'auteur d'un petit ouvrage érotique, <i>Roger ou les à-côtés de l'ombrelle</i>, paru sous le nom de Jean Bruyère dont il réalise les gravures.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Son oeuvre est dense, éclectique, humaniste. Elle s'inspire beaucoup de ses voyages, notamment en Méditerranée et en Orient.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgG6IFzOwkQBAtwXBvOJE_DJxcxAvNrSHucuYo9LJ1md2OTjpc2mW6uCueW-1eGeZDuisAX-qi1r6lFvthJFPslJgELkpNhWe-n_2FvolPRlwWyrfEPdhxv2vdJKolbnwzooXuZz8LCwU/s1600/Jean+Lur%25C3%25A7at+-+Pernanbouc.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1029" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgG6IFzOwkQBAtwXBvOJE_DJxcxAvNrSHucuYo9LJ1md2OTjpc2mW6uCueW-1eGeZDuisAX-qi1r6lFvthJFPslJgELkpNhWe-n_2FvolPRlwWyrfEPdhxv2vdJKolbnwzooXuZz8LCwU/s640/Jean+Lur%25C3%25A7at+-+Pernanbouc.jpg" width="411" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Jean Lurçat - <i>Pernambouc</i></td></tr>
</tbody></table>
<span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;">Sur sa tombe se trouve une épitaphe : «C'est l'aube», qui résume la phrase complète «C'est l'aube d'un temps nouveau où l'homme ne sera plus un loup pour l'homme».</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Son oeuvre devrait être revisitée dans les temps qui viennent : une exposition lui était consacrée l'an dernier à la Galerie des Gobelins à Paris du 4 mai au 18 septembre 2016, pour le cinquantenaire de sa mort.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span>
<br />
<div style="height: 0; padding-bottom: 55.97%; position: relative;">
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="360" src="https://www.youtube.com/embed/5Ul2u18UF5M?ecver=2" style="height: 100%; left: 0; position: absolute; width: 100%;" width="643"></iframe></div>
</div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-78525330224629727702017-07-06T00:17:00.001+02:002017-07-06T00:47:49.598+02:00Egon Schiele : le film<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Egon Schiele est l'un de ces artistes fulgurants, mort trop jeune de la grippe espagnole. Dans cette Autriche en pleine ébullition intellectuelle qui donnera le pire comme le meilleur, il apparaît comme une insolence absolue, utilisant son propre narcissisme pour interroger le monde et la société. Le pire de cette société germanique interprétera son art comme étant "dégénéré". Toute l'histoire de l'art relate les ruptures conventionnelles qui refusent les regards convenus sur la représentation des formes, de l'architecture, des corps. Mort trop tôt, Egon Schiele a cependant laissé suffisamment de matière pour qu'on puisse apprécier la puissance de son expression, dans la noirceur de de son regard où transparaît la fraîcheur désespérément recherchée de son enfance.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUxE8OODv8zSpHiw8VWv0_1rxAK_DPf94220tVnrOfMzVEEl-psd_9KLEcG3bKCXqwnXf0_dzgRAHwJoXgk646I1HJruV2CSLt2VKszZmhLksVaSItm7frISp_Q3tRVvoFmFFPCG80hYo/s1600/320px-Egon_Schiele_075.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><img border="0" data-original-height="468" data-original-width="320" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUxE8OODv8zSpHiw8VWv0_1rxAK_DPf94220tVnrOfMzVEEl-psd_9KLEcG3bKCXqwnXf0_dzgRAHwJoXgk646I1HJruV2CSLt2VKszZmhLksVaSItm7frISp_Q3tRVvoFmFFPCG80hYo/s400/320px-Egon_Schiele_075.jpg" width="272" /></span></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Egon Schiele - <i>autoportrait à la chemise rayée </i>, 1910<br /></span></td></tr>
</tbody></table>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Un film biographique doit sortir au mois d'août prochain : en voici la bande annonce, dont les acteurs semblent vouloir retracer avec fidélité l'histoire réelle d'Egon Schiele. A voir donc dès qu'il sortira dans quelques semaines.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="360" mozallowfullscreen="" src="https://player.vimeo.com/video/219360203" webkitallowfullscreen="" width="640"></iframe></span></div>
</div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-40264071599796120772017-04-06T13:45:00.002+02:002017-04-06T13:45:27.746+02:00Pablo Picasso a Vallauris<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">On connaît le très beau film d'Henri-Georges Clouzot, <i>Le mystère Picasso</i>, film important sorti en 1956 où l'on voit la manière dont le peintre travaille sa matière, part de la représentation admise pour la retravailler et aller vers l'essentiel.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Voici un documentaire moins connu de Luciano Emmer, de 1954 pour la télévision italienne, la RAI, où l'on voit, avec bonheur, travailler Picasso, poser quelques traits avec assurance sur le papier ou sur la toile, faire surgir une colombe - on sait la place de ce symbole méditerranéen dans l'oeuvre de Picasso - et fumer le four où la forme de la céramique sera définitivement fixée.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Le documentaire est suivi par les témoignages de Salvador Dalí, Joan Miró, André Salmon, d'extraits d'autres documentaires, jusqu'à la décoration de la chapelle de Vallauris où il dessine, en 1951, <i>La guerre et la paix</i>. A déguster.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span><br />
<div style="height: 0; padding-bottom: 56.21%; position: relative;">
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="360" src="https://www.youtube.com/embed/r7guqtyNkIw?ecver=2" style="height: 100%; left: 0px; position: absolute; text-align: center; width: 100%;" width="641"></iframe></div>
</div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-83400630526615320992017-03-27T10:22:00.000+02:002017-03-27T19:17:13.368+02:00Persée et Méduse<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia";">Quiconque est allé sur la place de la Signoria, à Florence, est
resté frappé par la statue en bronze de Benvenuto Cellini, représentant Persée
tenant la tête décapitée de Méduse. Le talent de Cellini, dans cette période de
la Renaissance italienne, est évidemment d'abord technique puisqu'il lui faut
réaliser une statue de grande taille : <st1:metricconverter productid="3,20 mètres" w:st="on">3,20 mètres</st1:metricconverter> de hauteur,
qui exigent une fonte du bronze en plusieurs parties selon les techniques
employées alors, mais que Cellini veut réaliser d'une seule fonte pour éviter
les disparités des parties rapportées qui lui semblent disharmonieuses sur
certaines statues d'autres sculpteurs. Il fallut presque dix ans (1545-1554) à
Cellini pour réaliser cette statue.<o:p></o:p></span></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia";">On peut se référer à Wikipédia<span class="apple-converted-space"> </span><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pers%C3%A9e_tenant_la_t%C3%AAte_de_M%C3%A9duse_(Cellini)">ici<span class="apple-converted-space"> </span></a>qui donne des détails assez précis
de ces aspects techniques. Je voudrais seulement ici rappeler quelques aspects
qui me paraissent intéressants relatifs à ce travail de Benvenuto Cellini, dont
on peut rappeler qu'il réalisa la statue à la demande de Cosme I<sup>er</sup>
de Medicis.<o:p></o:p></span></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia";"><br /></span></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg6sak1y-o_eOjEv2HyKjEQ0k94ssnWQOUsHabNIM7ssgs2fmOjzre3BfX4Ti8AOpsppqP2qgQFP0M9_5Pw1KT8G5_G0E40FOjcpJpN2HavxXAQzZenGGhAzM5OFk_azwlONFJYI7WJnUc/s1600/DSC09478_2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg6sak1y-o_eOjEv2HyKjEQ0k94ssnWQOUsHabNIM7ssgs2fmOjzre3BfX4Ti8AOpsppqP2qgQFP0M9_5Pw1KT8G5_G0E40FOjcpJpN2HavxXAQzZenGGhAzM5OFk_azwlONFJYI7WJnUc/s640/DSC09478_2.jpg" width="427" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Benvenuto Cellini, <i>Persée tenant la tête de Méduse</i> - photo Celeos 2015</span></td></tr>
</tbody></table>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia";"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia";"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia";">La commande de Cosme est un symbole fort : Persée vainquant
Méduse peut être vu comme le triomphe du bien sur le mal, le retour à l’ordre
de la famille Medicis qui assoit ainsi par une statue de grande taille,
imposante, la force de son pouvoir.<o:p></o:p></span></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia";">La manière dont Benvenuto Cellini a choisi la représentation de la
scène est une concession faite au prince : il tient la tête de Méduse de
manière ostentatoire, afin de montrer la victoire définitive sur le
« mal ». Il reste étonnant que la figure de Méduse soit ainsi
choisie, dans ce glissement de la mythologie grecque, aux tenants complexes et
éloignés de toute pensée binaire de « bien » et de « mal »,
vers ce qui va devenir la pensée très rigide de la modernité occidentale.<o:p></o:p></span></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia";">La représentation de Persée par Cellini est donc celle d’un bel
homme nu, épée dans la main droite, tête de Méduse dans la main gauche, et
baissant la tête, comme regrettant la mort de Méduse. La tête de Méduse
elle-même est frappante : celle d’une belle femme aux traits d’une grande
harmonie : rien à voir avec les représentations de l’Antiquité grecque
dans lesquelles Méduse est une figure hideuse, à la chevelure de serpents, aux
canines pointues et souvent grimaçante. Là, pour Cellini, il y a bien
l’opposition des deux sexes, masculin et féminin dans un combat pour lequel
seul le mâle est vainqueur. Faut-il y voir également cette radicalisation de la
pensée moderne qui exclut les femmes du débat de manière quasi définitive,
laissant à la société occidentale la primauté du seul patriarcat ? <o:p></o:p></span></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia";">Dans les conventions stylistiques, un détail s’ajoute à l’ensemble
qui détonne, apporte une note résolument triviale et introduit, peut-être
volontairement de la part de Benvenuto Cellini, un contraste presque choquant
dans la réalisation de l’œuvre : de la tête de Méduse s’échappent ce qu’il
est difficile de définir comme des éléments du corps de Méduse. Sang, organes
divers traduits en boucles serpentiformes dont la vue doit susciter la
répulsion, dans l’opposition d’un visage extérieurement d’une grande beauté,
mais dont l’intérieur contient tous ces aspects repoussants. La tête coupée
appartient bien au corps féminin sur lequel est posé Persée, corps également
d’une grande beauté, posé sur le dos et laissant apparaître la poitrine de
Méduse. Du cou tranché, en correspondance avec la tête, jaillit un flot de sang
évoquant les mêmes aspects d’enroulements qui suscite le même sentiment de
rejet. C’est donc bien une œuvre à visée réaliste que Cellini a voulue, dans le
présent du sang encore jaillissant, quitte justement à rompre avec les
conventions esthétiques héritées de l’Antiquité grecque, revisitées par la
première Renaissance.<o:p></o:p></span></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia";">Le chef d’œuvre de Benvenuto Cellini apparaît donc comme un
travail particulièrement remarquable non seulement concernant les aspects
techniques, mais également concernant les ruptures stylistiques qu’on retrouve
rarement dans le travail d’autres sculpteurs, et dont la portée, me semble-t-il, est d’une immense force dans la Modernité qui s’affirme en Occident.<o:p></o:p></span></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia";">Bien évidemment, pendant toute la durée de la préparation de cette
statue monumentale qui reste protégée depuis sa présentation sous la loggia de
la place de la Signoria, Cellini a passé un temps important à réaliser des
modèles afin de passer ultérieurement à la taille voulue par Cosme I<sup>er</sup>
de Medicis. On peut voir au Musée du Bargello une taille réduite de Persée et
Méduse, en bronze. Toutefois le coussin, rappelant le lit sur lequel Persée a
décapité Méduse, est là en marbre, alors que celui de la statue de la Signoria
est en bronze.<o:p></o:p></span></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia";"><br /></span></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxU-Thi0SYUMKn6ddCMjSNvWQ9uqPD4Pl1t_vmtDcoX0bsKnUs4Ixymrs1-bwjn0Cc-CoUaWdeGy4Ml_KH1iHt526tCGo82CXBDaKprKSaOjC03zFyYmFciMZNmKg1Z4Qhjh5UpEQxPG4/s1600/DSC09615_2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxU-Thi0SYUMKn6ddCMjSNvWQ9uqPD4Pl1t_vmtDcoX0bsKnUs4Ixymrs1-bwjn0Cc-CoUaWdeGy4Ml_KH1iHt526tCGo82CXBDaKprKSaOjC03zFyYmFciMZNmKg1Z4Qhjh5UpEQxPG4/s400/DSC09615_2.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Benvenuto Cellini, <i>Persée et Méduse</i>, Musée du Bargello - Photo Celeos 2015</span></td></tr>
</tbody></table>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia";"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia";"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia";">Et chose curieuse, il semble qu’un corps de Méduse en marbre ait
atterri au Musée Benaki d’Athènes, sans que cette pièce ait été réellement identifiée
pour ce qu’elle est : un modèle en marbre du Persée et Méduse de Cellini.
En effet voici ce que dit le cartel dans sa version anglaise :<o:p></o:p></span></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<b><i><span lang="EN-GB" style="font-family: "georgia"; mso-ansi-language: EN-GB;">“Marble
sculpture of unknown function<o:p></o:p></span></i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><i><span lang="EN-GB" style="font-family: "georgia"; mso-ansi-language: EN-GB;">It
represents a nude female figure with cut head, lying on a bed. This enigmatic
figure which is vaguely reminiscent of the myth of Perseus, might illustrate a
biblical story. The sculpture must have served an architectural function.”<o:p></o:p></span></i></b></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhABNjbZtmdJSkddhbt2wea8FYg-Pd0oEOxZZzw4c86XYxP6USWWcl612b7JKkv1SvRF-ySEr3uu7oDcF9mN40dvycbIdg7NTAZffH_atuO3Kj8RH6R7bBnMLk5V5LYiUGWaewO8ZfmbpE/s1600/DSC08818_2_Benaki.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhABNjbZtmdJSkddhbt2wea8FYg-Pd0oEOxZZzw4c86XYxP6USWWcl612b7JKkv1SvRF-ySEr3uu7oDcF9mN40dvycbIdg7NTAZffH_atuO3Kj8RH6R7bBnMLk5V5LYiUGWaewO8ZfmbpE/s400/DSC08818_2_Benaki.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Musée Benaki, Athènes - photo Celeos 2015</span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia";">Or justement, la rareté de
la représentation de Persée et Méduse telle que représentée par Benvenuto
Cellini fait qu’il reste fort improbable que cet objet soit antérieur à l’œuvre
de Cellini. S’agit-il d’une mauvaise copie de son travail ? On s’aperçoit
d’une sorte d’impossibilité entre le bas du corps, représenté gisant sur le
ventre, et le haut du corps dont on reconnaît la poitrine, bien que l’objet
semble avoir souffert d’une usure ou d’une mauvaise conservation avant son
arrivée au Musée Benaki. L’hypothèse d’une mauvaise copie me semble ainsi la
plus probable. En tout cas, quelle que soit la période à laquelle elle a été
réalisée, il reste que la volonté de marquer les esprits par Cellini, en
montrant ce flot de sang s’échappant du corps de Méduse, a réussi : la
force de cette représentation réaliste étonne encore aujourd’hui, et donne de cette
période le sentiment étrange d’un basculement conventionnel qui provoque
véritablement un inconfort visuel, et mieux peut-être, un malaise.<o:p></o:p></span></div>
</div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-21536632726978990992017-03-05T22:29:00.000+01:002017-03-27T10:30:43.327+02:00Jean-Christophe Averty - Ubu roi<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">J'ai évoqué Alfred Jarry, voici quelques jours dans Véhèmes, en rappelant que le joli mot de <i>phynance </i>était de son invention. Alfred Jarry avait été fort bien servi par Jean-Christophe Averty qui vient de disparaître. Hommage lui soit rendu.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Signe des temps que ce rappel au Roi Ubu ? Qu'on en juge :</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjUXlRs3veTYPGxhpvb8VP0mT3eo23ORyf9ddDiSFInMJPenI2GaiL4fq2m0bfUO9lByg1ITBnRYRpDCN8QL0cTrrl7v-h-mk1yAm5ddxXU7o2GIqFbgABhpAzUoleNWnVNgW-nHviKF0/s1600/V%25C3%25A9ritable_portrait_de_Monsieur_Ubu.png" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjUXlRs3veTYPGxhpvb8VP0mT3eo23ORyf9ddDiSFInMJPenI2GaiL4fq2m0bfUO9lByg1ITBnRYRpDCN8QL0cTrrl7v-h-mk1yAm5ddxXU7o2GIqFbgABhpAzUoleNWnVNgW-nHviKF0/s400/V%25C3%25A9ritable_portrait_de_Monsieur_Ubu.png" width="265" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Véritable portrait de Monsieur Ubu par Alfred Jarry</span></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Scène 11</span></div>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><i>Père Ubu, Mère Ubu, puis Nobles, magistrats, personnages divers</i></span></div>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Père Ubu. - Cornegidouille ! De par ma chandelle verte, me voici roi de ce pays. Donnez-moi le crochet à Nobles et le couteau à Nobles et la trique à Noble ! Ensuite, faites avancer les Nobles !</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<i><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">On pousse brutalement les Nobles.</span></i><br />
<i><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span></i>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Mère Ubu. - De grâce, modère-toi, Père Ubu.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Père Ubu. - J'ai l'honneur de vous annoncer que pour enrichir le royaume, je vais faire périr tous les Nobles et prendre leurs biens.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Nobles. - Horreur ! A nous, peuple et soldats !</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Père Ubu. - Amenez-moi le premier Noble et passez-moi la trique à Nobles. Ceux qui seront condamnés à mort, je les passerai dans la trappe, ils tomberont dans le sous-sol où on les massacrera. (<i>Au Noble :</i>) Qui es-tu, bouffre ?</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Le Noble. - Comte de Vitepsk.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Père Ubu. - De combien sont tes revenus ?</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Le Noble. - Trois millions de rixdales.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Père Ubu. - Condamné !</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<i><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Coup de bâton.</span></i><br />
<i><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span></i>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Mère Ubu. - Quelle basse férocité !</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Père Ubu. - Second Noble, qui es-tu ? - Répondras-tu, bouffre ?</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Le Noble. - Grand-duc de Posen.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Père Ubu. - Excellent ! excellent ! Je n'en demande pas plus long. Dans la trappe. (<i>Coup de bâton.</i>) Troisième Noble, qui es-tu ? tu as une sale tête.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">[<i>...</i>] </span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Père Ubu. - Eh merdre ! Dans la trappe ! Amenez tout ce qui reste des personnages considérables ! (<i>Défilé d'actualités et texte «ad libitum »</i>). Toi qui ressembles étrangement à un célèbre piqueur de l'Elysée, dans la trappe ! Et vous, préfet de police, avec tous les égards qui vous sont dus, dans la trappe ! dans la trappe, ce ministra naglais, et pour ne pas faire de jalous, amenez aussi un ministra français, n'importe lequel ; et toi notable antisémite, dans la trappe ; et toi le juif sémite et toi l'écclésiastique et toi l'apothicaire, dans la trappe, et toi le censeur, et toi l'avarié, dans la trappe ! Tiens voici un chansonnier qui s'est trompé de porte, on t'a assez vu, dans la trappe ! Oh ! Oh ! celui-ci ne joue pas la comédié, il fait des articles de journal, mais ce n'est pas moins toujours la même chanson, dans la trappe ! Allez, passez tout le monde dans la trappe, dans la trappe, dans la trappe ! Dépêchez-vous, dans la trappe, dans la trappe, dans la trappe !... Eh merdre !</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Mère Ubu. - Plus de justice, plus de finances, plus de...</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Père Ubu. - Ne crains rien, ma douce enfant, j'irai moi-même de village en village recueillir les impôts.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6ZNT840oqpDqfXBZOAFTKARU51LXjHa8j-9pwOWZErHrqXeClzQxvW7nqfL0VerAQzn6NdPqGkDqkUQm_BDRZrNgyn5h0OJ2h5StAzdtP6gEKSpXR1mOGCvdcq2Gps8xjARmhWyqgDzc/s1600/UbuAverty_m_205881251_0.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6ZNT840oqpDqfXBZOAFTKARU51LXjHa8j-9pwOWZErHrqXeClzQxvW7nqfL0VerAQzn6NdPqGkDqkUQm_BDRZrNgyn5h0OJ2h5StAzdtP6gEKSpXR1mOGCvdcq2Gps8xjARmhWyqgDzc/s400/UbuAverty_m_205881251_0.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Jean-Christophe Averty fignole le personnage d'Ubu interprété par Jean Bouise</span></td></tr>
</tbody></table>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span></div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-256763245412832642017-02-12T20:12:00.000+01:002017-02-14T07:51:47.622+01:00Vrai faux Van Gogh<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">On a retrouvé un carnet de dessins de Vincent. Van Gogh. Soixante-cinq. Dans les milieux artistiques, on s'interroge: les dessins sont-ils bien de la main de Vincent ? Oui, se sont résolus certains au point d'en éditer un ouvrage d'art en fac-similé (69 €, quand même ! Editions du Seuil) Non, pour les spécialistes du Musée Van Gogh d'Amsterdam, pour lesquels on n'a plus rien à découvrir sur Van Gogh. Qu'en penser ?</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Je n'ai pas tous les éléments pour contester l'authenticité des dessins. Les experts du Musée Van Gogh à Amsterdam risquent bien de se ridiculiser en n'apportant pas d'éléments sur leur refus de considérer ce carnet. Une fois de plus, les rigidités du monde de l'art montrent le peu d'attitude rationnelle face à une découverte qui est exceptionnelle dans la forme de ce que Vincent Van Gogh a laissé.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Encore une fois, si c'est un faussaire qui est l'auteur des dessins, quel artiste ! Sans doute davantage que le Docteur Gachet dont il est à peu près établi maintenant qu'il est bien l'auteur de quelques faux Van Gogh. De la même manière, le Musée Van Gogh d'Amsterdam avait contesté l'authenticité du <i>Coucher de soleil à Montmajour</i>. En tout cas, il s'agit là d'une affaire passionnante, et d'autant plus passionnante que ces dessins viennent conforter une impression, celle d'une grande parenté avec les dessins qu'Antonin Artaud avait réalisés, avec une espèce d'urgence de faire surgir de son esprit les fulgurances qui l'assaillent. Le temps travaille. Nous saurons bien, un de ces moments, si ces dessins finiront par intégrer l'oeuvre raisonnée de Vincent Van Gogh. Ils éclairent, de toute façon, une manière de travailler qui reste conforme à son oeuvre, comme si, dans une certaine maladresse, il convenait de montrer également les choses autrement que par la couleur, si aveuglante, avec laquelle il commerçait pendant les quelques années précédant sa mort, en 1890.</span><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQR4gJ7-mMgO7t9r8U2cR7C3cQC1WpV72Ects3i16pNC6gF4o9yVXkhjF5MdN8y4_UnZ7IcuqO2zRbk382jqEnlDYZFjQgbDwflN_-XfDiuYsOQpDAu4SHDF1F8AU8SxIHX6KKdAvrgjw/s1600/582b6a79cd70d913edcd0f70.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="392" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQR4gJ7-mMgO7t9r8U2cR7C3cQC1WpV72Ects3i16pNC6gF4o9yVXkhjF5MdN8y4_UnZ7IcuqO2zRbk382jqEnlDYZFjQgbDwflN_-XfDiuYsOQpDAu4SHDF1F8AU8SxIHX6KKdAvrgjw/s640/582b6a79cd70d913edcd0f70.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
<br />
<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYqahSpFWoiDOdBDhPqvZpkMcNe1wiLiU8z90pe6eXTt5b1xxMVJt015_vIcvTIr_qBmJpjGtV1l2MsKrruMzhQbzVM1XlGeHerrd-l8TjUbohZzDLm-NfZXi9-23CEqUZSF9f-KFHYKE/s1600/Portrait+VabGoghBS2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYqahSpFWoiDOdBDhPqvZpkMcNe1wiLiU8z90pe6eXTt5b1xxMVJt015_vIcvTIr_qBmJpjGtV1l2MsKrruMzhQbzVM1XlGeHerrd-l8TjUbohZzDLm-NfZXi9-23CEqUZSF9f-KFHYKE/s400/Portrait+VabGoghBS2.jpg" width="317" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Celeos, <i>Portrait de Vincent</i>, s.d.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
<br /></div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-55867941707219030642016-12-04T20:59:00.000+01:002016-12-04T21:01:51.664+01:00Tendre Marcel<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Un de plus : Marcel Gottlieb, dit Gotlib a posé son crayon. Les dessins parus dans <i>Pilote (</i><i>Mâtin, quel journal!)</i> puis <i>Fluide glacial </i>ont nourri plusieurs générations de lecteurs dans l'envie de l'iconoclasme : la sexualité se réveillait au grand jour, la religion était moquée sans contrainte. Les fondamentalismes religieux étaient planqués dans les placards poussiéreux. Ils n'auraient jamais dû en sortir...</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Les quatre planches ci-dessous sont extraites de <i>Rhââ lovely</i>, t1 - "Le Bois-Huon", où un élu véreux voit apparaître l'enfant qu'il était quand il avait huit ans...</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEify0OXdf_4sYSkgUiQ8d6DDXcnawl5jww4qJKlKc_JVEowT2ZE-grheY58Iq39plcn0vVSrzPDXvGNLWrPu9oS4r1VAtAzFiRjbQ9ViXM2CoC__LmxaI7_suIIPokuT5Uf5btRmnujp1Q/s1600/Le+Bois-Huon+1+.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEify0OXdf_4sYSkgUiQ8d6DDXcnawl5jww4qJKlKc_JVEowT2ZE-grheY58Iq39plcn0vVSrzPDXvGNLWrPu9oS4r1VAtAzFiRjbQ9ViXM2CoC__LmxaI7_suIIPokuT5Uf5btRmnujp1Q/s400/Le+Bois-Huon+1+.jpg" width="234" /></a></div>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8xyJONurg3NOWm5ntc5i9LUGYR68sRovJy6zEXJXxhNzPx1vnRcSsMW_qm9Ope67FQGyeLoT4bLkm2JiqVr4xgsRdJkvAADmgLL15EtP3plS_ExXkUNh3NP-G4eMEt-9ZT-K1Pt7OQuw/s1600/Le+Bois-Huon+2+.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8xyJONurg3NOWm5ntc5i9LUGYR68sRovJy6zEXJXxhNzPx1vnRcSsMW_qm9Ope67FQGyeLoT4bLkm2JiqVr4xgsRdJkvAADmgLL15EtP3plS_ExXkUNh3NP-G4eMEt-9ZT-K1Pt7OQuw/s400/Le+Bois-Huon+2+.jpg" width="230" /></a><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXU9B2qd3Qck7R7wAB1X1-RyM1pGVZqSqzodOIev9nEYyrExYMa8gPzQkoXNi86d64B069Xzb4hT-RBLJfxnOxAPhxYaHbKboBwNnq4x-xMTxFAby8RR_iOcJSadGWFjjw9CutOb_rARs/s1600/Le+Bois-Huon+3.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXU9B2qd3Qck7R7wAB1X1-RyM1pGVZqSqzodOIev9nEYyrExYMa8gPzQkoXNi86d64B069Xzb4hT-RBLJfxnOxAPhxYaHbKboBwNnq4x-xMTxFAby8RR_iOcJSadGWFjjw9CutOb_rARs/s400/Le+Bois-Huon+3.jpg" width="219" /></a></div>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMPXjq_b8jYFs_lUHW5PZPND0Usnb3v2YmqM9Qc_FKD9ojnuDirjSb5__H7s1XaFynUMzH8Wdc9JdgH5QPnCOr3uj9eHYZv-4iIj0gNijunfKBsTG7ZQFq77Zqq8OKQYnb8S_xxBIyplU/s1600/Le+Bois-Huon+4.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMPXjq_b8jYFs_lUHW5PZPND0Usnb3v2YmqM9Qc_FKD9ojnuDirjSb5__H7s1XaFynUMzH8Wdc9JdgH5QPnCOr3uj9eHYZv-4iIj0gNijunfKBsTG7ZQFq77Zqq8OKQYnb8S_xxBIyplU/s400/Le+Bois-Huon+4.jpg" width="215" /></a><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span></div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-8415603241413012972016-12-02T12:32:00.001+01:002016-12-02T14:18:08.071+01:00Ousmane Sow : un art dernier<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Passant il y a quelques années à Saint-Germain, à Paris, à l'époque où les crétins célébraient la construction d'un musée des arts premiers, expression tellement imbécile que même Catherine Clément l'avait reprise, tant le milieu parisien est sensible aux effets de mode, j'avais vu une magnifique sculpture d'Ousmane Sow dans une galerie portant ce joli nom : <i>Aux arts derniers</i>. On est sans doute davantage dans une réflexion sur ce que deviennent les arts dans cette fin de civilisation (et le début d'une nouvelle, évidemment).</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">L'art d'Ousmane Sow n'est évidemment en rien semblable à ce que produit ce marché épouvantable de l'art africain (c'est le marché qui est épouvantable, pas l'art !) qui recycle de manière improbable des tonnes de produits sans rien percevoir de ce que sont les sociétés qui les produisent. Je crois avoir passé dans <i>Véhèmes</i> des extraits du film de Jean Rouch <i>Les maîtres fous</i> tourné au Ghana et sorti en 1955. Qu'on regarde avec attention ce film. On comprendra que la notion d'art premier n'est pas plus vraisemblable que du beurre en branche. </span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">L'expression « arts premiers » fut inventée par Jacques Kerchache pour faire croire que le rapport aux arts des pays dominés pouvait être sublimé par l'esthétique occidentale, oubliant le terme « arts primitifs » qui avait prévalu jusque là. Il trouva un autre immense malhonnête, Jacques Chirac, qui lui-même demanda à un architecte d'un grand talent commercial, Jean Nouvel, de réaliser un musée. Ce fut le désastre du Musée du Quai Branly, rebaptisé récemment <i>Musée du Quai Branly-Jacques Chirac</i>. Ce nom est encore plus désastreux. Il m'évoque toujours cette contrepèterie : ils habitaient des gîtes ignobles Quai Branly. Ça ne mérite pas plus. On laissera s'empoussiérer les statuettes d'art africain dans des réserves vitrées, oubliant définitivement dans quel contexte elles furent produites. Au mieux, il faudra relire <i>L'Afrique fantôme</i> de Michel Leiris qui narre, très subjectivement, les circonstances dans lesquelles l'expédition « Dakar-Djibouti» s'est déroulée dans les années de pleine colonisation française et occidentale, et les relations calamiteuses entretenues par les blancs envers les Africains.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Mais laissons ce pauvre musée s'enfoncer dans la médiocrité et prendre, l'un de ces jours, l'eau de la Seine. Ousmane Sow est parti hier, comme tant d'autres témoins de son siècle. J'en retiens dans l'oeuvre ci-dessous ce qui caractérisa les relations entre le monde noir et le monde blanc depuis si longtemps. La lutte n'est malheureusement pas achevée, et je ne crois pas que notre époque assistera à la fin du combat. Il faut seulement se rappeler qu'au-delà des génocides, des maladies, de l'esclavage ancien ou moderne, l'Afrique lève le nez et les yeux. Dans ce combat que rappelle Ousmane Sow, il reste encore un choix à faire : celui du camp de l'Homme.</span><br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKegSd2GFIAM5TxbfeTCBHuF6FkzpDSUiPcgooDpM47pYgrebUYeR5jeC2sdtOpN87YvGIoaLEgoJpPdOyiTnXfWgbfVwhGcl34AQWcVEjno0u1KT6eZ2_GfTyEJQPi7yglkViStl3AlQ/s1600/OusmaneSow+Lutteurs+1996.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKegSd2GFIAM5TxbfeTCBHuF6FkzpDSUiPcgooDpM47pYgrebUYeR5jeC2sdtOpN87YvGIoaLEgoJpPdOyiTnXfWgbfVwhGcl34AQWcVEjno0u1KT6eZ2_GfTyEJQPi7yglkViStl3AlQ/s1600/OusmaneSow+Lutteurs+1996.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">© Ousmane Sow, <i>Couple de lutteurs corps à corps</i> -1996</span></td></tr>
</tbody></table>
<br /></div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-44972703227214348242016-11-20T20:14:00.002+01:002016-11-20T20:14:48.975+01:00La pietà Rondanini di Milano<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: Georgia;">Michel-Ange - Michelangelo Buonarroti décède
le 18 février <st1:metricconverter productid="1564. A" w:st="on">1564. A</st1:metricconverter>
sa mort reste dans son atelier, inachevée, une<span class="apple-converted-space"> </span><i>pietà</i> de marbre,
représentant de manière originale le Christ et Marie, debout, unis presque l'un
contre l'autre, semblant à peine dégagés du marbre. C'est le serviteur de
Michelangelo qui hérite cette œuvre, mais on en perd rapidement la trace. Elle
est mentionnée en 1807 dans la collection du Marquis Rondanini, au Palazzo
Rondanini, à Rome. Achetée par la Ville de Milan en 1952, elle se trouve depuis
au Castello Sforzesco dont elle est l'un des joyaux.</span><o:p></o:p></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: Georgia;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: Georgia;">Son histoire est mystérieuse au sens où
Michel-Ange a travaillé deux versions de cette <i>pietà</i>, et son élaboration aura
duré une quinzaine d'années : commencée en 1550, elle n'est pas achevée
lorsque l'artiste meurt. La durée du travail interroge : pourquoi tant de temps
pour un artiste rompu à la sculpture ? S'agit-il d'une crise mystique qui
l'incite à rompre avec les conventions, présentant le Christ et sa mère debout et
non dans la position conventionnelle comme la<span class="apple-converted-space"> </span><i>Pietà
vaticana</i><span class="apple-converted-space"> </span>de Rome ?
Évidemment, peu de réponses possibles. L'œuvre inachevée ne laisse que la
réflexion sur les possibles qui demeurent. Et cependant, le sentiment
se dégage qu'en l'état, elle apparaît comme si la seule intention de
Michelangelo restait encore visible dans l'émergence des formes de ce marbre,
avec les parties en cours d'achèvement, celles qui sont restées dans la forme
brute du marbre. On se rappelle ce conte de l'enfant et du sculpteur qui taille
un cheval dans une masse de pierre. La statue n'est pas encore achevée mais
déjà on voit l'animal qui se dégage de la pierre. L'enfant demande alors au
sculpteur comment il avait compris qu'il y avait un cheval dans la pierre qu'il
lui fallait laisser sortir de sa gangue.</span><o:p></o:p></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: Georgia;">C'est un peu la même chose ici : jusqu'au bras
droit du Christ qui est brisé. Pour la<span class="apple-converted-space"> </span><i>Pietà
Bandini<span class="apple-converted-space"> </span></i>que Michelangelo
prévoyait pour son tombeau, c'est la jambe gauche du Christ qui a été brisée et
qui a disparu. Le disciple et ami de Michelangelo, Teberio Calcagni, empêcha
son maître de détruire la statue et la termina, déguisant l'absence de jambe
gauche par un drapé de la robe de Marie.</span><o:p></o:p></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWznqz7Sge6IJ6mtflYSk4tY7K49CJNVsKU_JtbHu1oWN0sYFNK2SHNalGPtYWkpzkLhy-Xea1gwvpjRmwNmEzQWjB_O6gsUNxT3WBkIORSIVeJL8etSATSVTxZCa_-w4fXkZNS9co-W8/s640/DSC00595_2.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;" width="427" /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: small;"><i>Pietà Rondanini</i> - Milano</span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWznqz7Sge6IJ6mtflYSk4tY7K49CJNVsKU_JtbHu1oWN0sYFNK2SHNalGPtYWkpzkLhy-Xea1gwvpjRmwNmEzQWjB_O6gsUNxT3WBkIORSIVeJL8etSATSVTxZCa_-w4fXkZNS9co-W8/s1600/DSC00595_2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"></span></a></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: Georgia;">Évidemment, Michelangelo n'avait pas souhaité
que cette pietà nous parvienne sous cette forme. Le hasard a ses exigences :
aujourd'hui, où la réflexion de l'art porte également sur la nature de la matière,
sur les relations étroites qu'entretient l'artiste avec elle, comme une sorte
parfois de complicité, avec les traîtrises qu'elle peut exercer par un coup mal
porté, il m'apparaît que cette œuvre, dans sa traversée des siècles atteint
chaque regard par son expression d'une forme pure; elle explose d'un matériau
des plus nobles, le marbre blanc, pour rappeler que si on peut en tracer
l'histoire, Michelangelo a réussi à en abolir le temps. La<span class="apple-converted-space"> </span><i>Pietà Rondanini</i> n'en finit
pas de raconter comment cette mort n'a pas été en mesure de terrasser la vie
qui se redresse, peut-être maladroitement, mais émerge dans cette relation de
deux êtres indéfiniment liés, au-delà de la vie et de la mort. Peut-être une
expression de l'amour universel.<span style="font-size: 13.5pt;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
<span style="font-family: Georgia; font-size: 13.5pt;"><br /></span></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhaRvc2znsaO64iwDv1DEhr_LPsmbLHtfTKwI3LKzf18CiRnjxNUW40fl0onT8uqMpiB4mSpVB2BTttPg8HWO6tVGwAzE0SI8jklLMHpNiVqu7DDeC2vPA5XryHacyKnpmnESMAhyuvzrY/s1600/Piet%25C3%25A1+Bandini_DSC09385.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhaRvc2znsaO64iwDv1DEhr_LPsmbLHtfTKwI3LKzf18CiRnjxNUW40fl0onT8uqMpiB4mSpVB2BTttPg8HWO6tVGwAzE0SI8jklLMHpNiVqu7DDeC2vPA5XryHacyKnpmnESMAhyuvzrY/s640/Piet%25C3%25A1+Bandini_DSC09385.jpg" width="426" /></span></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">La <i>Pietà Bandini</i> - 1547-1555, Museo dell'Opera del Duomo - Firenze</span></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<br /></div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-12718611163034558422016-10-06T20:42:00.000+02:002016-10-06T20:42:02.506+02:00Le joueur de luth<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div dir="ltr">
L'un des trois exemplaires peints par Michelangelo Merisi, le camarade Caravaggio. Celui de la collection Wildenstein est estimé à 27 millions d'euros. Une paille. Je trouve ça même un tantinet vulgaire. </div>
<div dir="ltr">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzVcxLHzOisU14ysQ-rnzfX20LoLuqptE6T4i6xj7GkJaDthMqECn0kxux0g_r-xpunrWkq06HUA1NaBJqSa3x2ySZAB9WiWd901evNm-8439hWiZjfaniWEQ3j1HTOyFPaqPYiOd5h6Q/s1600/carac_image1_1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"> <img border="0" height="501" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzVcxLHzOisU14ysQ-rnzfX20LoLuqptE6T4i6xj7GkJaDthMqECn0kxux0g_r-xpunrWkq06HUA1NaBJqSa3x2ySZAB9WiWd901evNm-8439hWiZjfaniWEQ3j1HTOyFPaqPYiOd5h6Q/s640/carac_image1_1.jpg" width="640" /> </a> </div>
</div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-52251825101737042542016-10-05T00:08:00.001+02:002016-10-05T00:20:11.020+02:00Autoritratto di Giorgio de Chirico<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia;">La <i>Galleria nazionale
d'arte moderna e contemporanea</i> (GNAM, Viale delle Belle Arti, 131 - 00 197
Roma), l'une des belles collections d'art moderne et contemporain d'Italie, est
située à la villa Borghese, sur l'une des hauteurs de Rome.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia;">Je présenterai quelques œuvres qui y sont exposées.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia;">Ce jour Chirico, dont une
des expositions majeures fut présentée au Musée d'art moderne de Paris en 2009.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia;"><br /></span></div>
<span style="background-color: #ead1dc;">
</span>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBmM7rhjhHZJRjsOh8p2ANlLaWzj3GaG1bHxLLkRofOhdqw9aapcBwIiikKJhbvx-SXzXoHMRBnrx7vDY4wQja6BOpx95asLYyHGTbxKlbwwDOELdkOVzm-1b3GH_rJp7PO5IOgZxxboQ/s1600/DSC09232_1.jpg" imageanchor="1" style="background-color: #ead1dc; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBmM7rhjhHZJRjsOh8p2ANlLaWzj3GaG1bHxLLkRofOhdqw9aapcBwIiikKJhbvx-SXzXoHMRBnrx7vDY4wQja6BOpx95asLYyHGTbxKlbwwDOELdkOVzm-1b3GH_rJp7PO5IOgZxxboQ/s640/DSC09232_1.jpg" width="528" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Georgia; text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">Giorgio de Chirico - <i>Autoritratto con testa di Minerva</i> - 1958</span></span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia;">C'est à tort, et par
défaut, qu'on présente Giorgio de Chirico comme un précurseur du surréalisme.
En fait si sa peinture y est apparentée, son travail repose davantage sur une
recherche "métaphysique" dans laquelle il s'interroge sur le réel et
sur le sens de l'énigme que pose l'image dans son rapport au passé, que
l'obsession du présent explore de manière permanente.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia;">La période classique est
pour lui récurrente, à la fois comme référence absolue et comme dérision où il
se prend lui-même souvent comme objet.<o:p></o:p></span></div>
<span style="background-color: #ead1dc;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia;">Dans l'<i>autoportrait avec
la tête de Minerve</i>, il se peint en costume du XVIIe siècle. Cette oeuvre appartient à une période tardive
considérée comme "néo-métaphysique" où sa relative solitude de
peintre semble rejouer indéfiniment, avec un jeu de combinatoires, des éléments
de l'histoire de la peinture, de l'art classique, tout cela inscrit dans une
modernité qui fait exploser l'ensemble des références, comme si le thème de
l'énigme restait, au delà de toutes les périodes et de tous les courants de peinture
successifs, la seule question qui vaille d'être posée.<o:p></o:p></span></div>
</div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-84771636623486174242016-07-22T11:26:00.002+02:002016-07-22T11:26:33.488+02:00Marwane Pallas<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Marwane Pallas est un photographe étonnant. Il compose avec son univers un ensemble de scènes qui interrogent son propre corps, et forcément, celui des autres. On touche là un des mystères de l'acte créatif : comment intègre-t-on les travaux des artistes qui ont apporté, en leur temps, une innovation, et comment digère-t-on leur travail avec un apport personnel qui est ce grain de folie permettant d'entrer dans de nouvelles dispositions, de donner libre cours à une espèce de langage de l'image suffisamment précis pour arriver à construire un, un énoncé personnel de la vision que l'on a de l'esthétique ?</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Dans cette vidéo datée d'il y a cinq ans, Marwane Pallas donne quelques explications de son travail et de son inspiration. La technique, maîtrisée, n'est pas pour grand chose dans ce qu'il produit tant s'impose son propre regard. Je trouve son travail actuel très en prise avec la réalité d'aujourd'hui dont la poésie, n'est, fort heureusement pas exclue.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Son site personnel se trouve ici : <a href="http://www.marwanepallas.com/">clic</a></span><br />
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="400" src="https://www.youtube.com/embed/HvC59SoHXPQ" width="600"></iframe>
</div>
</div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-74845923858183820512016-07-11T00:32:00.002+02:002016-07-11T16:39:18.707+02:00Saint Sébastien - 14<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Je reprends sur <i>Epissures </i>la série des saint Sébastien commencée sur <i>Véhèmes</i>. Les deux blogs me permettent de répartir différemment les billets, et je consacre, en fait, davantage de billets d'humeurs sur <i>Véhèmes</i>. <i>Epissures </i>restera alors un lieu de réflexion sur les arts visuels et sur le patrimoine culturel.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Le billet présent est consacré au saint Sébastien de Marcantonio Bassetti (né et mort à Vérone, 1586-1630). Il s'agit d'un Sébastien soigné par Irène, et peint autour des années 1625-1626. On se rappelle l'histoire : Sébastien ne meurt pas des nombreuses flèches que les archers lui envoient, et il est soigné par Irène qui oint ses plaies et le guérit. Je rappelle encore que l'imaginaire lié à Sébastien, dès lors qu'on le replace dans un contexte dans lequel la période de la Renaissance a permis de retrouver les canons esthétiques de l'Antiquité – du moins le croit-on – permet de faire de lui un substitut d'Eros. Là ce n'est pas lui qui décoche ses flèches, mais lui qui les reçoit, et ce processus inversé est tout indiqué pour faire de lui une icône de l'imaginaire gay.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAkQIolXwN21RQjT8A41WXmV1mYv8OBy-PJ1qDHYc4jH7xFw-BaiDcB8FVG3KdXQ2ZyHYQUyM2MRGyn6iJdIv02IHhJWxJDbOlkxM6gjGmjkdMJOF9Osr70jyyxqUPPIbq4Jdu3ykUCdQ/s1600/DSC00447_2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="554" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAkQIolXwN21RQjT8A41WXmV1mYv8OBy-PJ1qDHYc4jH7xFw-BaiDcB8FVG3KdXQ2ZyHYQUyM2MRGyn6iJdIv02IHhJWxJDbOlkxM6gjGmjkdMJOF9Osr70jyyxqUPPIbq4Jdu3ykUCdQ/s640/DSC00447_2.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Marcantonio Bassetti, <i>Saint Sébastien soigné par Irène</i> - ca 1625-1626</span></td></tr>
</tbody></table>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Mais ce qui est le plus intéressant est souvent non ce que Sébastien représente par lui-même, mais ce qu'il permet de découvrir autour de lui que sa présence révèle.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Dans cette représentation qui se situe en pleine production de la peinture italienne à la toute fin de la Renaissance, l'utilisation du clair-obscur s'est généralisée. Il permet, par définition de mettre en lumière certains aspects d'un sujet, et, par contraste, de mettre dans l'ombre certains aspects, comme pour souligner la tenue d'un discours, d'un énoncé sur une histoire biblique, ou religieuse.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Ici, curieusement, Marcantonio Bassetti, qui a fait le choix de montrer Sébastien après le supplice, l'efface presque : on ne voit quasiment rien de son visage, majoritairement dans l'ombre. Il reste une flèche, plantée dans la cuisse droite pour témoigner de l'identité du personnage. S'agit-il alors de magnifier Irène, représentante d'une féminité de jeune fille et à même de donner le sens du désir érotique à ce tableau ? Pas vraiment : si Irène paraît encore jeune, elle est davantage l'image d'une matrone que la figure d'une jeune fille vers qui le désir amoureux pourrait se reporter.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Alors ? Regardons la lumière : toute la clarté du tableau provient d'une lumière en hauteur et située sur la gauche, éclairant le ventre, le torse et les cuisses de Sébastien. Un linge est pudiquement replié sur son sexe, et Irène ne songe qu'à laver les plaies que l'on ne distingue pas seulement. Le corps allongé de Sébastien se pose ainsi davantage en attente, une attente qui est celle de la sortie de la douleur, mais peut-être davantage celle, alanguie, d'un amant dont Irène se fait alors un simple témoin.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Vérifiant également la ligne de fuite diagonale qui part de la gauche avec le bras droit de Sébastien replié sur l'arrière, on suit la partie gauche du visage de Sébastien, son torse, son ventre, le linge replié sur son sexe et enfin la flèche qui donne l'indication de l'interprétation de cette composition.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Se vérifie ainsi que la plupart des représentations de saint Sébastien ne sont pas seulement des illustrations de l'histoire hagiographique du catholicisme, mais un détournement d'une érotique indicible qui utilise à plein les codes de la composition de l'image, se délecte de ce jeu de lumière pour donner le haut sens d'une érotique du corps masculin sans doute plus difficile à exprimer dans une période où la modernité essaie de se dire quand l'Eglise catholique tente, elle, de resserrer son étau sur les pensées et les corps.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span></div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8064891959524484298.post-75423836821535346772016-07-04T00:44:00.000+02:002016-07-04T00:44:58.970+02:00Aloïse Corbaz<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Aloïse Corbaz fut une artiste impressionnante par l'ampleur de sa production imaginaire : touchée encore jeune par la schizophrénie, elle s'attacha à dessiner, le plus souvent avec des crayons de couleur, les personnages qui peuplaient son esprit. Princes et princesses réinventés dans l'arrière-plan d'une période troublée, elle peint pour exprimer ce en quoi ses images mentales sont faites : redonner du sens à une vie qui n'en a plus, mettre de la couleur dans un monde vert-de-gris, et dire toute la place qu'à le regard par lequel elle reconstruit son monde. D'immenses yeux bleus sans iris dont la pupille a débordé sa place inondent le visage, recréant d'une autre manière le regard de ses personnages dans une irréalité encore plus forte que <span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">celle d</span>es véritables acteurs du monde atroce en train de jouer ses propres tragédies pendant la Première Guerre mondiale.</span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Aloïse est décédée à l'asile d'aliénés de la Rosière à Gimel, en Suisse en 1964. Elle a eu le temps de voir son travail reconnu et encouragé par quelques médecins remarquables, et, alors qu'en France on méprise ce que Jean Dubuffet appelle l'« art brut », la Suisse – la ville de Lausanne – accueille les « Collections d'art brut » parmi lesquelles viennent s'insérer celles d'Aloïse Corbaz. On ne peut décemment pas se permettre de visiter le moindre musée de peinture, où qu'il se trouve, sans avoir en mémoire les images que « l'art des fous » propose en opposition à ce que le monde conventionnel a lentement et savamment établi dans une construction de l'art bourgeois. Cette dialectique des esthétiques opposées est à même de nourrir longtemps une profonde réflexion sur l'usage de l'art dans nos sociétés.</span><br />
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">La vie d'Aloïse est racontée dans un film, <i>Aloïse</i>, sorti en</span><span style="font-family: "georgia";"> 1975 et réalisé par Liliane
de Kermadec, écrit par Liliane de Kermadec et André Téchiné. Dans le rôle titre,
deux actrices se succèdent pour redonner vie à Aloïse Corbaz, Isabelle
Huppert et Delphine Seyrig.</span></div>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
</span><br />
<div dir="ltr" style="text-align: center;" trbidi="on">
<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="400" src="https://www.youtube.com/embed/FXb4-yNquzE" width="600"></iframe></div>
</div>
Celeoshttp://www.blogger.com/profile/02447137428830571407noreply@blogger.com2